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Attentats de Paris : Telegram bloque 78 canaux liés à l'Etat islamique

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- - cc Maurizio Pesce

Les dirigeants de Telegram semblent finalement un peu revenir sur ce qui a fait le succès de l'appli: la certitude de pouvoir discuter "sous le radar".

Depuis les attentats de ce mois de novembre 2015, les applis de messagerie chiffrée sont sous le feu des critiques. Telegram, particulièrement pointée du doigt, a annoncé le 18 novembre avoir fermé 78 chaînes de discussion utilisées par des djihadistes pour communiquer entre eux. Une première pour cette entreprise.

"Nous avons été troublés d’apprendre que des chaînes publiques de Telegram étaient utilisées par Daesh pour diffuser sa propagande, a déclaré l’entreprise dans un message sur son appli. Nous examinons attentivement tous les signalements qui nous sont envoyés à l’adresse abuse@telegram.org et nous prenons ensuite les mesures appropriées. En conséquence, cette semaine, nous avons bloqué 78 chaînes liées à l’État islamique dans 12 langues différentes."

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- © @charliewinter

Telegram précise par ailleurs qu’il va fournir rapidement un nouvel outil de signalement de contenus "répréhensibles" plus facile à utiliser.

C’est un énorme changement dans la politique de l’entreprise. En septembre dernier, son fondateur, Pavel Durov, déclarait en effet à TechCrunch que "le respect de la vie privée est finalement plus important que notre peur qu’il se passe des événements tragiques, comme des attaques terroristes". Il avait ajouté à propos de l’Etat islamique que celui-ci trouverait toujours un moyen de communiquer avec ses membres et que Telegram ne devait pas se sentir coupable d’être utilisé par ces personnes, car l’appli ne faisait que ce qui était juste "protéger la vie privée de ses utilisateurs".

Cela dit, Telegram a tenu à préciser à ses utilisateurs que si ses équipes bloquaient dorénavant les canaux où se rassemblent les terroristes, il n'en ferait pas de même avec les comptes de "ceux qui expriment pacifiquement des opinions alternatives". 

Cécile BOLESSE