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Mounir Mahjoubi déplore qu'Amazon et Alibaba ne signent pas la charte de bonne conduite vis-à-vis des PME

"Il va manquer deux acteurs qui n'auront pas signé la charge de bonne conduite des plateformes d'e-commerce vis-à-vis des PME" a souligné Mounir Mahjoubi, secrétaire d'État au Numérique.

"Il va manquer deux acteurs qui n'auront pas signé la charge de bonne conduite des plateformes d'e-commerce vis-à-vis des PME" a souligné Mounir Mahjoubi, secrétaire d'État au Numérique. - BFMTV

Le secrétaire d'État au Numérique, invité de BFMTV, a dénoncé l'absence d'engagement d'Amazon vis-à-vis des PME et dans une moindre mesure celle d'Alibaba. Cette charte sera signée demain mardi par plusieurs autres acteurs de l'e-commerce dont Ebay, C-Discount, Fnac-Darty, Rakuten et Le Bon Coin.

"Il va manquer deux acteurs dont un représente l'essentiel du marché : c'est Amazon" a déploré Mounir Mahjoubi sur l'antenne de BFMTV. Le secrétaire d'État au numérique s'exprimait à propos de la signature demain mardi 26 mars, à Bercy par la plupart des acteurs de l'e-commerce, d'une charte de bonne conduite vis-à-vis des PME qui vendent leurs produits en ligne par leur intermédiaire.

En clair, ni Amazon ni le Chinois Alibaba n'ont voulu signer cet engagement visant à rendre plus transparentes les conditions de référencement ou de déréférencement, à lutter contre la contrefaçon et à répondre rapidement aux PME ayant des problèmes avec les plateformes d'e-commerce qu'elles utilisent.

"Les plateformes s'engagent à répondre au téléphone aux PME"

"Après plusieurs mois de négociations, Amazon a décidé de ne pas signer. Mais, il y a d'autres entreprises qui ont accepté comme Le Bon Coin, C-Discount, Fnac-Darty, Ebay, Rakuten... L'un des premiers engagements qu'elles ont pris consiste à répondre au téléphone aux PME quand il y a un problème" souligne Mounir Mahjoubi.

Depuis plusieurs mois, il met en avant certains problèmes que des entreprises rencontrent, comme des déréférencements (la disparition de l'offre de produits présentée sur ces plateformes), qui signifient des pertes de revenus soudaines, ou des changements de tarifs abrupts. "Parfois, pour ces PME, quand on vend sur ces plateformes, on est face à un ogre, un monstre terrible qui ne répond même pas au téléphone!", s'est-il indigné sur BFMTV/RMC.

Un observatoire des plateformes marchandes va être créé

Le secrétaire d'État ne veut pas attendre la mise en place d'un règlement européen qui va dans le même sens que sa charte mais "ne sera pas opérationnel avant 2020, s'il est voté", et compte donc lancer un observatoire des PME, ainsi qu'un plan d'e-commerce pour les aider à vendre en ligne.

"Dans les prochaines semaines, je vais aussi lancer l'observatoire pratique des plateformes. Une équipe présente à Bercy sera créée pour regarder et analyser les comportements de ces plateformes vis-à-vis des PME : quels sont les tarifs qu'elles leurs appliquent, y-a-t-il changement unilatéral des clauses contractuelles?" a commenté le secrétaire d'État.

Se refusant à appeler à boycott d'Amazon, le secrétaire d'État au numérique a précisé: "On a le choix. Il y a plein de plateformes qui ont signé la charte".

Frédéric Bergé