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Les talibans ont récupéré les données biométriques de milliers d'Afghans, collectées par l'armée américaine

Un combattant taliban à Herat, le 19 août 2021 lors d'une procession religieuse célébrant l'Achoura

Un combattant taliban à Herat, le 19 août 2021 lors d'une procession religieuse célébrant l'Achoura - AREF KARIMI © 2019 AFP

Le système biométrique utilisé par l'armée américaine recensait les empreintes digitales, scans rétiniens et photos de milliers de personnes l'ayant assistée.

Depuis leur retour au pouvoir en Afghanistan, les regards sont tournés vers les talibans. Le groupe se serait notamment emparé d'une certaine quantité de matériel militaire américain. Selon plusieurs sources, les talibans se seraient également emparés des appareils biométriques laissé sur place par les forces armées des États-Unis.

Ce système, nommé HIIDE, contient les données biométriques de millions de personnes: empreintes digitales, scan rétinien et photo d'identité, comme le précise The Intercept. L'armée américaine, au moyen de ce système, a collecté les données de criminels ou terroristes potentiels.

Mais ce n'est pas tout: l'armée a également constitué une base de données recensant les informations des personnes ayant contribué, de près ou de loin, à l'effort de guerre en tant qu'allié.

Pour cette seconde catégorie de personne, le fait que les talibans se soient emparés de l'appareil constitue un vrai risque. Outre le fait que ces données soient centralisées dans une base susceptible de faire l'objet de cyberattaques, elles pourront permettre aux talibans ayant mis la main dessus d'identifier les Afghans concernés.

Des milliers de données en jeu

"Nous compilions des milliers de données sur des locaux en une journée, a précisé une source de l'armée américaine. HIIDE était utilisé comme un outil biométrique pour aider à identifier les locaux qui travaillent pour la coalition."

Les talibans ne disposent pas forcément des compétences nécessaires pour utiliser ces données, comme l'a expliqué un ancien des forces spéciales. En revanche, il a également déclaré que les talibans travaillaient avec l'ISI, les forces spéciales pakistanaises, qui pourraient les aider dans cette démarche.

Pour l'heure, aucun chiffre n'a été communiqué sur le nombre de personnes dont l'identité a été compromise par ces données.

Victoria Beurnez