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Les bons réflexes pour protéger votre enfant du cyberharcèlement

La rentrée peut parfois être douloureuse pour les enfants, victimes de leurs camarades, y compris en ligne. Voici quelques règles parentales pour tenter d'éviter la haine en ligne.

Le harcèlement à l'école se couple désormais avec le cyberharcèlement, parfois plus pernicieux car souvent invisible aux yeux des parents. Alors en cette rentrée scolaire, voici quelques règles pour tenter d'éviter une spirale de violence en ligne pour votre enfant, avec l'aide de Justine Atlan, directrice générale d'Association e-Enfance.

· Se poser les bonnes questions sur l'outil

Avant de réfléchir à protéger son enfant du cyberharcèlement, il faut se poser la question de l'accessibilité des réseaux sociaux et des messageries. Mon enfant a-t-il vraiment besoin d'un smartphone? "Ce n'est pas un jouet" rappelle Justine Atlan qui souligne qu'un parent peut finalement proposer de nombreuses alternatives: un ordinateur ou une tablette uniquement accessible à la maison par exemple, le tout couplé avec un téléphone qui n'est pas un smartphone.

"En réalité, il faut faire les choses par étape, en fonction de l'âge" poursuit Justine Atlan. "L'idée n'est pas de priver un ado de 17 ans d'un smartphone, cela risquerait de le marginaliser et le désocialiser."

· Poser un cadre très clair

Protéger son enfant, c'est aussi fixer des règles claires pour qu'il ne soit pas absorbé par les notifications, surtout si elles sont malveillantes: tranches horaires précises, applications autorisées…

· Contrôlez son accès aux messageries et réseaux sociaux

Première règle: les réseaux sociaux ne s'adressent pas à tous les enfants. Dans leur grande majorité, il faut avoir au moins 13 ans pour s'y inscrire (c'est notamment le cas pour TikTok) et les moins de 15 ans doivent obtenir une autorisation parentale.

En pratique, il est assez simple pour un enfant de contourner cette règle. Un petit tour dans les applications de son smartphone permet donc de vérifier les applications installées.

· Se familiariser avec les réseaux sociaux

Si vous n'avez qu'un compte Facebook, il est temps d'aller voir et comprendre ce qu'il se passe sur TikTok ou Snapchat. L'idée n'est pas d'espionner votre enfant, mais comprendre les mécaniques de ces plateformes et ce qu'on peut y trouver.

· Utiliser les fonctions parentales des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux permettent désormais aux parents de mieux contrôler les usages. "On peut par exemple décider ce qu'ils peuvent publier ou non ou fixer des alertes parentales" explique Justine Atlan. Par exemple, TikTok propose un mode "connexion famille" qui permet de coupler son compte à celui de son enfant. On peut ainsi déterminer si son adolescent peut rechercher un contenu spécifique ou gérer le temps d'écran.

· Communiquez avec votre enfant

Point primordial: votre enfant doit prendre conscience des dérives que peuvent entraîner les réseaux sociaux. "La pire chose à faire est de ne pas informer les enfants" martèle Justine Atlan. C'est la raison pour laquelle l'usage de messageries ou réseaux sociaux doit aussi être expliqué. "Votre ado va être témoin de cyberharcèlement et c'est important qu'il comprenne les enjeux, pour qu'il signale et surtout qu'il n'y participe pas."

Au-delà de cette question, un enfant doit être sensibilisé au savoir-vivre numérique: la vie privée, les discriminations, l'impact d'un "like" sur une photo…

· Éviter de diaboliser l'outil

"La confiscation du smartphone est sa hantise donc menacer de lui en priver risque de couper la communication notamment s'il est victime de cyberharcèlement" insiste Justine Atlan. "Là encore, il n'y a pas de solution miracle, il faut avant tout communiquer."

Faut-il tout de même couper les réseaux sociaux lorsque l'enfant est la victime de ses camarades? "Si cela nuit à sa santé mentale, il faut bloquer les harceleurs sur les applications" explique Justine Atlan, insistant sur la nécessité de prendre avant des captures d'écran pour une éventuelle plainte. "On peut aussi retirer temporairement le smartphone ou la tablette car l'ado victime va avoir tendance à aller regarder ce qu'on dit de lui.

En cas de cyberharcèlement, vous ou votre enfant peut contacter le 3018 et télécharger l'application qui y est rattachée pour discuter de la situation. En lien très étroit avec les plateformes, cette cellule de E-Enfance peut demander la suppression très rapide de contenus.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business