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Le gendarme de la sécurité informatique craint "une succession d'attaques massives surprises"

Guilaume Poupard, directeur de l'Anssi craint un "cyber-Pearl Harbor".

Guilaume Poupard, directeur de l'Anssi craint un "cyber-Pearl Harbor". - Bertrand Guay - AFP

Guillaume Poupard, directeur de l'Anssi, met en garde contre deux menaces: "le vol de renseignements" et le "sabotage". Il a détecté des attaques d'acteurs étatiques, privés ou terroristes qui ne visent pas encore à détruire mais à s'installer et surtout à étudier les systèmes informatiques.

Le directeur de l'Anssi, le gendarme français de la sécurité informatique, Guillaume Poupard estime que tous les éléments techniques sont réunis pour un "cyber-Pearl Harbor".

"Nous redoutons et souhaitons éviter une succession d'attaques massives surprises. Tous les éléments techniques sont disponibles, il ne reste plus qu'avoir la volonté et d'allumer la première mèche", s'inquiète le directeur de l'Agence nationale de sécurité des systèmes informatiques, dans un entretien au Parisien, vendredi soir.

Guillaume Poupard met en garde contre deux menaces, "le vol de renseignements" et le "sabotage". "Le contexte géopolitique se dégradant, certains pays auront peut-être un jour la tentation de s'en prendre à nous avec des cyberattaques", prévient-il.

Trois secteurs stratégiques sont visés

Le patron de l'Anssi explique avoir "détecté des attaques d'acteurs étatiques, privés ou terroristes qui ne visent pas encore à détruire mais à s'installer et surtout à étudier les systèmes informatiques" dans trois secteurs importants: "l'énergie, les télécoms et les transports". "Il faut par exemple anticiper les attentats terroristes qui impliqueraient dans 10 ans un avion dont le système a été piraté", poursuit-il.

Le gouvernement français a par ailleurs annoncé vendredi son intention de renforcer "la sécurité des réseaux mobiles" pour prévenir toute tentative d'espionnage ou de sabotage sur la prochaine génération mobile 5G. Cette proposition intervient dans un contexte de méfiance à l'égard du numéro un mondial des équipementiers, le chinois Huawei, et de craintes quant à un possible usage de ses équipements par les services de renseignements chinois, exprimées notamment par les Etats-Unis.

Coralie Cathelinais avec AFP