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La première exposition des œuvres d'un robot se tient en Angleterre

AI-Da, l'humanoide artiste, dans son atelier.

AI-Da, l'humanoide artiste, dans son atelier. - Victor Frankowski

Depuis le 12 juin et jusqu’au 8 juillet, la galerie Barn de l'Université d'Oxford accueille une exposition de tableaux, sculptures et dessins d'un humanoïde, AI-Da. Une première mondiale.

Le 12 juin, à l'occasion du vernissage de son exposition à la Barn Gallery d'Oxford, en Grande-Bretagne, l'artiste se disait "un peu nerveuse". Mais aucun risque qu’AI-Da ne devienne pivoine ou ne se mette à trembler, puisque la jolie artiste est un robot, un humanoïde qui crée des œuvres d’art. Et cette exposition, baptisée "Unsecured Futures", est la toute première au monde à présenter les œuvres d’un droïde.

AI-Da
AI-Da © AI-Da

On peut y admirer les dessins au crayon d’AI-Da, mais aussi des sculptures et des tableaux. L’humanoïde, conçue conjointement par la société de robotique de Cornouailles, Engineered Arts, et des ingénieurs de Leeds, observe son modèle avec des caméras placées dans ses yeux. Les images capturées sont analysées par un algorithme qui transmet ensuite les informations à son bras mécanique.

Pour le moment, ses membres ne peuvent tenir qu’un crayon ou un stylo, mais pas d'outils trop mous comme un pinceau ou un fusain. Après, ses dessins sont imprimés sur des toiles, ou modélisés en 3D pour faire des sculptures.

AI-Da
AI-Da © AI-Da

Celui qui a eu l’idée de créér AI-Da, le galeriste Aidan Meller, affirme que chacune de ses œuvres est unique, et que l’utilisation des algorithmes rend l’aspect final des dessins totalement imprévisible.

AI-Da et le galeriste Aidan Meller
AI-Da et le galeriste Aidan Meller © AI-Da et le galeriste Aidan Meller.

"Un fantasme misogyne et capitaliste"?

Depuis l’ouverture de l’exposition, la galerie ne désemplit pas. Et surtout, en moins de dix jours, toutes les œuvres d’AI-Da se sont déjà vendues, pour plus d’un million d’euros.

Le galeriste prévoit de tout reverser à la recherche sur l’intelligence artificielle. Aidan Meller dit avoir monté cette expo pour faire réfléchir sur l’IA et ses dérives possibles. Mais pour quelques spécialistes de l’art, c’est Ai-DA elle-même la dérive. Une journaliste d’ArtNet a ainsi écrit que cette jolie humanoïde qui peut créer une œuvre d’art toutes les 45 minutes représentait juste "la concrétisation d’un fantasme misogyne et capitaliste".

Nina Godart