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L'expression "black hat", jugée raciste, divise le secteur de l'informatique

Les termes "white hat" et "black hat" font débat dans le milieu de l'informatique.

Les termes "white hat" et "black hat" font débat dans le milieu de l'informatique. - YouTube

Pour certains développeurs et experts en sécurité informatique, la lutte contre les discriminations raciales passe par le bannissement de certaines expressions. Sans faire nécessairement l'unanimité.

Les développeurs et experts en sécurité informatique revoient leur vocabulaire de fond en comble. Ce 4 juillet, David Kleidemarcher, chargé de la sécurité d'Android, le système d'exploitation de Google, a annoncé se retirer de la conférence Black Hat, le grand rendez-vous annuel de la sécurité informatique. La raison: à ses yeux, les termes "black hat" (qui qualifie un hacker malintentionné) et "white hat" (pour "hacker éthique", qui met ses compétences en cybersécurité au service du bien) méritent d'être bannis, car vecteurs de stéréotypes raciaux.

Plus précisément, David Kleidermacher reproche à ces expressions très courantes de véhiculer des "préjugés inconscients", par l'association systématique du noir à un comportement malveillant. Mais pour bon nombre de représentants du secteur, les expressions pointées du doigt sont à mille lieues de véhiculer des préjugés racistes, note ZDNet.

Twitter et JPMorgan eux aussi impliqués

Sur Twitter, MalwareTech, un hacker très reconnu dans ce milieu, rappelle ainsi que les deux termes viennent de la couleur des chapeaux portés par les bons et les méchants dans les films western. D'autres soulignent que la dualité entre le noir et le blanc, et le fait qu'ils renvoient respectivement au mal et au bien, n'a rien à voir avec la couleur de peau.

Les termes "whitehat" et "blackhat" ont peu de chances d'être rayés de la carte. D'autres expressions liées au milieu de l'informatique et elles aussi jugées racistes sont davantage dans le collimateur des développeurs. Ainsi de "master" (maître) et "slave" (esclave), régulièrement utilisées dans la programmation de logiciels informatiques. Twitter et la banque JPMorgan ont début juillet fait connaître leur intention de les supprimer de leurs codes respectifs, pour les rendre "plus inclusifs", relate CNN.

Mi-juin, Google mais aussi Microsoft et GitHub, l'un des plus larges services d'hébergement et de développement de logiciels au monde, avaient fait part de mesures similaires. Tous ces grands acteurs y voient un moyen de prendre part à la lutte contre les discriminations raciales, qui a pris une ampleur nouvelle depuis la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans décédé fin mai aux Etats-Unis à la suite d'une violente interpellation policière.

E.T.