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L'Australie veut une loi pour "désanonymiser" les trolls sur les réseaux sociaux

Le Premier ministre australien Scott Morrison à Canberra, le 17 août 2021

Le Premier ministre australien Scott Morrison à Canberra, le 17 août 2021 - Rohan THOMSON © 2019 AFP

Le Premier ministre australien veut responsabiliser les réseaux sociaux lorsque leurs utilisateurs s'adonnent à des pratiques nuisibles, provoquant la haine. Un projet de loi doit être présenté au Parlement d'ici au début de l'année prochaine.

Le Premier ministre australien Scott Morrisson a présenté ce lundi 29 novembre une loi pour lutter contre la haine en ligne. Premiers visés, les "trolls", ces comptes anonymes qui ont pour objectif de semer la discorde et la polémique sur les réseaux sociaux.

Cette loi, rapporte la chaîne australienne ABC, engagerait légalement la responsabilité des réseaux sociaux en cas de diffamation envers des utilisateurs. Dans les faits, Facebook ou encore Twitter seraient ainsi obligés de fournir l'identité des "semeurs de trouble". Dans le cas où la plateforme ne serait pas en mesure, ou refuse de divulguer aux autorités l'identité de la personne concernée, elle engagerait ses propres frais.

"Le monde virtuel ne doit pas être un western où les "bots", les fanatiques et les trolls peuvent anonymement blesser les autres. Ce n'est pas le cas dans le monde réel, ça n'a pas lieu d'être dans le monde virtuel", a déclaré le Premier ministre Scott Morrisson lors d'une conférence de presse.

De plus, les plateformes devront créer un système de plainte en ligne, permettant aux utilisateurs victimes de harcèlement ou de diffamation de se signaler. Ils seront également en mesure de demander le retrait d'un contenu qu'il juge blessant, selon des critères qui n'ont pas encore été révélés.

Identités révélées

Si un utilisateur est soupçonné d'être à l'origine de contenu de ce type, le réseau social pourra lui demander de révéler son identité afin de la transmettre aux autorités. En cas de refus, une ordonnance du tribunal pourra être prononcée contre le réseau social, qui devra les communiquer, permettant à la victime de porter plainte pour diffamation.

Toujours selon ABC, aucun détail n'a été précisé quant aux données personnelles qui devront être collectées par les réseaux sociaux. Une chose est sûre, la loi devra encadrer rigoureusement cette nouvelle pratique, et les critères définissant une infraction solidement définis.

Le projet doit être étudié ce lundi 29 novembre, pour être proposé au Parlement dès le début de l'année prochaine.

Victoria Beurnez