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Kim Kardashian, Floyd Mayweather: des stars poursuivies pour la promotion d'une cryptomonnaie

Plusieurs célébrités américaines pourraient faire face à la justice après avoir fait la promotion de l'EthereumMax, une cryptomonnaie potentiellement frauduleuse.

Sur les réseaux sociaux, elles ont fait la promotion bruyante d'une cryptomonnaie potentiellement frauduleuse. Le Wall Street Journal révèle que plusieurs personnalités américaines sont visées par une plainte pour avoir recommandé une cryptomonnaie baptisée EthereumMax. Un tribunal californien s'est saisi du dossier, dans lequel plusieurs Américains affirment avoir perdu l'argent qu'ils y ont investi, entre le 14 mai et le 27 juin 2021.

L'EthereumMax est une cryptomonnaie lancée au printemps 2021 à l'encadrement douteux. Bien qu'elle utilise une partie du protocole sécurisé Ethereum, elle n'y est nullement associée, et semble profiter de la popularité de ce nom.

Campagne de promotion

Pourtant, en juin dernier, son jeton numérique (baptisé EMAX) a fait l'objet d'une campagne de promotion par des célébrités américaines. A commencer par la star de téléréalité Kim Kardashian qui a mis en ligne une publication sur son compte Instagram, suivi à l'époque par plus de 250 millions de personnes.

Le boxeur américain Floyd Mayweather en a également fait la promotion lors de son match ultra médiatisé contre le youtubeur Logan Paul, en juin 2021. Le boxeur n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai avec les cryptomonnaies.

En 2018, il avait écopé d'une amende de 767.500 dollars, soit près de 670.000 euros, pour avoir fait la promotion d'un actif frauduleux. L'ancien joueur et commentateur de la NBA, Paul Pierce, a quant à lui vanté l'EMAX dans un tweet.

"ESPN, je n'ai pas besoin de toi, j'ai EthereumMax! J'ai gagné plus d'argent avec cette cryptomonnaie en un mois qu'avec vous en un an", écrit l'ancien basketteur.

Si les plaignants ont interpellé la justice, c'est que les arnaques du genre sont monnaie courante dans l'univers des cryptomonnaies, d'autant plus lorsque des célébrités sont rétribuées afin de se présenter comme caution.

"Pump and dump"

Le cas d'EthereumMax s'apparente au système du "pump and dump", littéralement "pomper et laisser tomber". Il s'agit pour des escrocs de pousser un maximum de personnes à investir dans une cryptomonnaie afin de faire grimper son cours au maximum, avant de tout revendre et d'empocher la mise.

Ce processus a aussi pour conséquence de faire complètement retomber son cours, souvent de façon irréversible. Provoquant aussitôt une perte sèche pour les internautes ayant investi leurs économies. La campagne de promotion organisée pour EthereumMax a présenté des airs de "pump and dump", tant l'engouement a été rapide et éphémère.

A l'époque, la publication de Kim Kardashian avait d'ailleurs fait réagir la Financial Conduct Authority (FCA), le gendarme britannique des marchés.

"La publication de Mme Kardashian est potentiellement la publicité (financière, ndlr) avec la plus grande audience de toute l'histoire", avait alors déclaré son directeur, Charles Randell, en septembre 2021. "Je ne peux pas affirmer officiellement que cette cryptomonnaie en particulier soit une arnaque. Mais les influenceurs sont régulièrement sollicités par des arnaqueurs pour faire la promotion d'actifs frauduleux, ou qui n'existent tout simplement pas" avait-il ajouté.

Les représentants se défendent

Fin juin, la FCA avait déjà interdit d'entrée sur son territoire Binance, l'une des plateformes d'échange de cryptomonnaies les plus populaires au monde.

De leur côté, les représentants d'EthereumMax se sont défendus de toute fraude. "Cette histoire trompeuse renforcée par ces récentes accusations sont émaillées de mensonges", a déclaré un porte-parole.

En France, quelques célébrités ont été visées en 2018 pour avoir fait la promotion du Bitcoin, la plus célèbre des cryptomonnaies, sans avertir les internautes des dangers de tels investissements.

Parmi elles, l'influenceuse Nabilla Benattia qui a vanté les mérites du Bitcoin dans les médias ou sur les réseaux sociaux, sans mentionner le fait qu'il s'agissait d'une publicité rétribuée. Une pratique pourtant illégale. En octobre dernier, l'Autorité des marchés financiers avait réitéré ses avertissements sur le secteur.

Victoria Beurnez