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JO 2024: la CNIL s'oppose à la reconnaissance faciale pour les systèmes de vidéosurveillance

L'expérimentation commencera avant les Jeux Olympiques, probablement avec la Coupe du monde de rugby dès le mois de septembre.

L'expérimentation commencera avant les Jeux Olympiques, probablement avec la Coupe du monde de rugby dès le mois de septembre. - @IconSport

Des systèmes de caméras de surveillance utilisant l'intelligence artificielle pourront être installées pour les Jeux Olympiques 2024, mais le gendarme des données numériques met en garde contre l'utilisation de la reconnaissance faciale.

Le Sénat examine à partir de ce 24 janvier le projet de loi relatif aux Jeux Olympiques 2024 axé sur la sécurité. Le texte prévoit notamment de mettre en place un système de vidéosurveillance automatisée utilisant l'intelligence artificielle. Ce mardi, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a appelé les parlementaires à ne pas introduire de reconnaissance faciale lors de l'examen du texte.

Concrètement, des systèmes de caméras de surveillance pourront utiliser l'intelligence artificielle avec un algorithme capable de détecter un mouvement de foule, un colis abandonné ou encore une personne au comportement anormal. Ainsi, l’intelligence artificielle pourra analyser, détecter et signaler en temps réel certains comportements ou objets suspects. Ce système, qui serait aussi présent dans des drones, a pour objectif d'aider les forces de l'ordre à prendre des décisions.

En ce qui concerne l'usage de la reconnaissance dans la vidéosurveillance, un premier amendement a été écarté en commission des lois du Sénat, mais une telle proposition peut revenir lors des débats au Parlement.

Invitée au micro de France Info ce 24 janvier, Marie-Laure Denis, présidente de la CNIL interpelle les parlementaires et les invite à "ne pas introduire de la reconnaissance faciale. L'espace public est un lieu où s’exercent de nombreuses libertés publiques, liberté de manifestation, de culte et autres", poursuit-elle.

"Ce ne sera pas open bar"

Pour la CNIL, l'usage de l'IA dans ces systèmes constitue un tournant. Elle prévoit d'accompagner le dispositif notamment dans le contrôle des algorithmes: "on va voir si les données qui sont utilisées par ces algorithmes sont fiables, sont pertinentes et surtout veiller à ce qu'il n'y ait pas de biais et d'erreurs (...) ce ne sera pas 'open bar'", tient à préciser Marie-Laure Denis sur France Info.

L'expérimentation commencera avant les Jeux Olympiques, probablement avec la Coupe du monde de rugby dès le mois de septembre et continuera jusqu'en juin 2025. Durant les Jeux Olympiques, le système de surveillance sera installé dans les enceintes sportives et aux abords des transports qui desservent ces lieux.

La mise en place d'un tel système représente une immense opportunité pour les entreprises du secteur dont beaucoup sont françaises: des géants comme Thales ou Ineo, mais aussi de jeunes start-up comme XXII, Wintics ou Foxstream.

Margaux Vulliet