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Rentrée: OpenAI suggère aux enseignants d'utiliser ChatGPT pour écrire leur cours

La société californienne a dévoilé fin août un ensemble de recommandations pour détailler comment son agent conversationnel peut servir d'outil pédagogique, sans proposer de réelle solution face au risque de triche ou de plagiat.

OpenAI veut favoriser l'usage de ChatGPT par le corps professoral. Juste avant la rentrée scolaire, la société basée à San Francisco a dévoilé un guide pour expliquer aux enseignants comment ils peuvent utiliser son agent conversationnel dopé à l'intelligence artificielle. OpenAI émet un certain nombre de recommandations et fournit des exemples précis. L'entreprise détaille ainsi comment élaborer des plans de cours à partir de son outil.

Elle explique aussi comment des professeurs, de diverses écoles et universités dans le monde, se sont déjà emparés de ChatGPT pour confectionner des questionnaires et des examens, quand d'autres invitent leurs étudiants à recourir à l'agent conversationnel pour améliorer leur niveau d'anglais ou se préparer à un entretien d'embauche.

OpenAI prévient toutefois que ChatGPT "ne produit pas toujours des informations correctes", ce que des professeurs avaient déjà pu remarquer. Depuis son lancement fin novembre 2022, l'outil a été disséqué par de nombreux utilisateurs. Les suggestions de ChatGPT "ne sont qu'un point de départ ; vous êtes l'expert", insiste la société.

OpenAI laisse les enseignants responsables de l'usage qu'ils peuvent faire des informations fournies par son agent, rappelant que ChatGPT ne convient pas nécessairement à tous les cours.

Concrètement, OpenAI suggère par exemple aux professeurs de rentrer l'intégralité de leur programme de l'année, afin de demander à ChatGPT de générer des exemples d'examens, de questionnaires à soumettre aux élèves, ou de plans de cours. Des idées de requêtes à écrire à l'IA sont proposées par l'entreprise, par exemple pour s'assurer que cette dernière tienne compte du niveau de connaissance des élèves en début d'année scolaire.

Parmi les requêtes mentionnées par OpenAI, la première est ainsi baptisée: "Créer des plans de cours". Elle invite les professeurs à préciser leurs attentes selon le niveau de connaissance souhaité des élèves en fin d'année, tout en permettant de générer un plan de cours aux formats variés et adaptés à l'enseignement en classe.

Pas de solution miracle face à la triche

Dans un onglet "Foire aux questions", la société tente aussi de répondre aux interrogations les plus fréquentes des professeurs. A la question "ChatGPT est-il sûr pour tous les âges?", elle rappelle par exemple que l'outil "n'est pas destiné aux enfants de moins de 13 ans" et que les enfants âgés de 13 à 18 ans doivent obtenir "le consentement de leurs parents" pour l'utiliser. Reste que rien empêche un adolescent de recourir à ChatGPT sans en informer qui que ce soit.

La crainte des enseignants est surtout que les élèves trichent en rendant des devoirs, en partie ou intégralement, rédigé par l'intelligence artificielle. Et face à cette problématique, OpenAI ne cache pas son impuissance. Aucun outil n'est vraiment fiable pour détecter un contenu généré par ChatGPT, reconnaît la société. Et son outil n'est pas non plus capable de faire la différence entre un contenu rédigé par un être humain ou une IA – à tel point que l'entreprise a mis fin à cet outil en juillet.

Inutile donc de demander à un de ces logiciels si un devoir rendu par un élève n'a pas été rédigé par lui. D'autant que des étudiants peuvent retoucher un texte pour échapper plus facilement à toute détection.

Thomas Chenel