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Intelligence artificielle

Pour 14€ par mois, cette IA promet aux hommes de draguer des femmes à leur place sur Tinder

A l'origine de l'application, qui est encore en version test, des anciens employés de Tinder, qui préfèrent rester anonymes.

A l'origine de l'application, qui est encore en version test, des anciens employés de Tinder, qui préfèrent rester anonymes. - DENIS CHARLET / AFP

L'objectif est clairement affiché: obtenir un rendez-vous sans rien faire. Les questions éthiques n'ont elles pas l'air de poser problème aux fondateurs de cette IA.

Si les conversations sur les applications de rencontres vous paraissent déjà artificielles, la suite s'annonce encore moins réjouissante. Des chatbots (robots conversationnels) vont en effet y faire leur apparition. L'application CupidBot propose aux utilisateurs (hommes hétérosexuels uniquement) de sélectionner les profils et de parler aux filles à leur place, rapporte le média Vice

Capable d'interagir sur des applis de rencontres comme Tinder, l'algorithme d'intelligence artificielle (IA) "sélectionne les filles qui sont exactement votre genre et fait en sorte d'avoir des conversations de qualité", jusqu'à obtenir une heure et un lieu de rendez-vous, peut-on lire sur le site. Le rendez-vous est ensuite ajouté au calendrier de l'utilisateur de CupidBot. Tout cela pour 15 dollars par mois (14 euros).

A l'origine de l'application, qui est encore en version test, une équipe qui se présente comme composée d'anciens employés de Tinder, mais qui préfère rester anonyme. Dans les faits, l'algorithme de CupidBot fonctionne sur la base des anciens "matchs" et échanges de l'utilisateur Tinder. Avec toutefois un problème éthique de taille: celui de la transparence. Rien n'indique à la femme de l'autre côté de l'écran qu'elle échange avec un robot.

"Nous conseillons vivement à nos utilisateurs d'informer les femmes une fois qu'ils ont obtenu leurs coordonnées", tient à préciser à Vice, l'un des fondateurs.

Questions éthiques

Pour défendre cette application controversée, les fondateurs expliquent que les hommes hétérosexuels sont désavantagés sur les applications de rencontres. "Nous nous concentrons sur la vie amoureuse des hommes hétérosexuels car ce sont eux qui souffrent le plus des applications de rencontres. Il faut énormément de temps à l'homme "moyen" pour trouver ne serait-ce qu'un rendez-vous par mois", défendent-ils auprès du média en ligne.

Leur objectif ne serait pas de "saturer l'application" avec des conversations artificielles, mais de "forcer Tinder à réévaluer son mode de fonctionnement et à faciliter le processus de rencontre", selon eux. 

D'autres utilisateurs de Tinder usent par ailleurs de l'IA dans l'espoir d'obtenir des conseils, rapporte là encore un article de Vice. Ils font notamment appel à l'IA développée par Facebook (appelée LLaMA) pour les aider à trouver une phrase originale à mettre sur leur profil, ou des éléments intéressants à raconter pendant les conversations. Alors que le modèle de LLaMA a fait l'objet de fuite en février, les utilisateurs en font donc usage sans aucun filet de sécurité de la part de Facebook. 

Auprès de Tech&Co, Tinder rappelle n'avoir aucune affiliation avec l'équipe de CupidBot et assure n'avoir vu "aucune preuve" que CupidBot a été utilisé sur l'application de rencontres.

Margaux Vulliet