Netflix accusé d’avoir utilisé l’IA dans un documentaire

Le service de streaming est soupçonné d'avoir utilisé des images générées ou manipulées par l’intelligence artificielle dans le documentaire Les vérités de Jennifer, qui revient sur une tuerie familiale qui a secoué le Canada en 2010.

Depuis le 10 avril, Netflix propose un nouveau documentaire "true crime" sur sa plateforme. Appelé Les vérités de Jennifer, il revient sur une affaire criminelle remontant à 2010 au Canada. En novembre de cette année-là, une jeune femme, Jennifer Pan, a appelé les secours pour signaler qu’on avait tiré sur ses parents.

Les enquêteurs ont fini par découvrir que c’était elle qui avait commandité l’assassinat de ses parents avec son ancien compagnon. Dans son documentaire, Netflix a utilisé des photos de Jennifer Pan, condamnée à perpétuité en 2015, pour montrer sa personnalité "pétillante, heureuse, confiante et très authentique". Mais, selon le média américain Futurism, il est possible que ces images aient été générées ou manipulées par l’intelligence artificielle (IA).

Des signes révélateurs

Plusieurs éléments suggèrent en effet que les photos apparaissant dans Les vérités de Jennifer ne sont pas réelles, à commencer par ses mains. Sur l’une des images, la jeune femme semble par exemple n’avoir que deux doigts à la main gauche. Elle a également une dent de devant anormalement longue ou encore une fente étrange au niveau de la joue sur une autre photo.

D’après le site PetaPixel, il est possible que Netflix se soit basé sur une vraie photo de Jennifer Pan pour en générer d’autres à l’aide de l’IA. S’il s’avère que la plateforme de streaming, qui ne s’est pas encore exprimée sur le sujet, a bel et bien utilisé l’IA pour son documentaire, cela soulève de sérieuses questions, d’autant plus que Jennifer Pan attend un nouveau procès.

En effet, il ne s’agirait pas ici d’une potentielle utilisation de l’IA pour inventer un récit fictif à des fins de divertissement, mais d’une manipulation de la réalité concernant une véritable histoire.

Kesso Diallo