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La Cnil dévoile son plan d'action pour encadrer le développement de l'intelligence artificielle

La Commission nationale de l'informatique et des libertés entend faire respecter les droits des Français tout en accompagnant les entreprises françaises et européennes du secteur.

Depuis plusieurs mois, le secteur de l'intelligence artificielle est en plein boom. Avec des avantages, mais aussi des risques, notamment en matière de protection des données. Des questions que la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) dit prendre au sérieux.

"On nous pose beaucoup de questions", explique Bertrand Pailhès, directeur des technologies et de l’innovation de la Cnil. "Est-ce que mes données sont utilisées pour entraîner ces IA, est-ce que je peux m'y opposer, est-ce que le fait qu'elles inventent des choses est un problème ou pas…"

L'institution a dévoilé les principaux axes de son plan d'action. D'abord, comprendre le fonctionnement de ces systèmes, et informer les citoyens de leurs droits face à eux.

"C'est le cœur de notre travail: faire en sorte que les gens soient au courant de ce qu'il se passe, et puissent décider de ce qui est fait de leurs données", résume Bertrand Pailhès.

Bientôt de nouvelles réglementations

Il faudra aussi jongler avec les nombreuses réglementations internationales en préparation – au niveau de l'Union européenne, seule ou avec les États-Unis, du G7... Chaque fois avec de nouvelles obligations.

"On devra exiger de nouveaux éléments de la part des entreprises [dans le secteur de l'IA], qu'elles documentent la manière dont elles ont traité les risques de biais, d'erreurs...", anticipe Bertrand Pailhès. "On essaie de préparer ça dans le périmètre du droit actuel."

Des normes qui pourraient handicaper les entreprises françaises et européennes du secteur face à leurs concurrents internationaux. C'est pourquoi la Cnil a décidé d'accompagner trois startup françaises (Contentsquare, Hugging Face et Lifen) "pour s'assurer qu'elles protègent bien les données tout en restant dans le bon tempo [par rapport à leurs concurrents], voire en fassent un avantage concurrentiel", précise Bertrand Pailhès.

Luc Chagnon