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“Je préfère ne pas continuer cette conversation:” comment Microsoft a décidé d’anesthésier ChatGPT

En une semaine seulement, la version Bing du célèbre chatbot a provoqué beaucoup de questionnements au point que Microsoft l’ait totalement aseptisé.

Microsoft a rapidement refermé la boîte de Pandore. Une dizaine de jours après sa mise en ligne, le ChatGPT version Bing de Microsoft est devenu un grand taiseux. Le chatbot qui insultait, espionnait ou voulait être humain, c’est terminé. Désormais, la plupart des questions qui sortiraient du cadre très consensuel des vacances en Italie ou des meilleures recettes de tacos se terminent inexorablement par la même sentence: "Je suis désolé, mais je préfère ne pas continuer cette conversation".

Bing ne veut plus parler
Bing ne veut plus parler © BFMTV

Pour Microsoft, qui a toutes les peines du monde à expliquer les dérives (et les délires) de son ChatGPT, c’était probablement le meilleur moyen de mettre un terme au fantasme d’une intelligence artificielle consciente.

Mais c’est aussi tout l’intérêt du chatbot qui avait su s’approprier une diction très "humaine" bien que son fonctionnement ne soit qu’une suite de mots sans la moindre réflexion.

Google en embuscade

En parallèle, Microsoft avait aussi limité le nombre de requêtes à 5 par session et 50 par jours. Et déjà, l’entreprise devrait lâcher du lest à la demande des premiers utilisateurs. Car, à en croire les premiers fans de ChatGPT sur Reddit, Microsoft a totalement "lobotomisé" son chatbot. Ultra-populaire à ses débuts, l’IA perd ici son intérêt, ce qui ne fait évidemment pas les affaires de Microsoft.

Sur Reddit, les fans du chatbot sont furieux
Sur Reddit, les fans du chatbot sont furieux © Reddit

C’est probablement aussi un signal pour Google qui annonçait au début du mois l’arrivée du rival Bard, actuellement testé en interne. Entre le risque d’un chatbot en roue libre et l’intégration d’un outil inutile, l’entreprise regarde de près les déboires de Microsoft.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business