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Instagram veut pousser les ados à choisir un compte "privé"

L'application Instagram pour smartphone

L'application Instagram pour smartphone - BFMTV

Pointé du doigt par des associations de protection de l'enfance, le réseau social a annoncé de nouvelles mesures pour protéger les mineurs. Elles seront appliquées dès la semaine prochaine en France.

Instagram va rendre les comptes des jeunes utilisateurs "privés" par défaut, et mieux protégés des potentiels prédateurs. Toutefois, ces mesures ne convaincront pas forcément ses détracteurs, inquiets des risques liés à l'utilisation des réseaux sociaux pour les enfants et ados.

A partir de cette semaine, les comptes créés par les jeunes de moins de 16 ans (ou 18 ans dans certains pays) seront privés par défaut, et les utilisateurs existants seront incités à faire ce choix, sans obligation. Les adolescents pourront, s'ils le souhaitent, les rebasuler en accès ouvert à tout moment.

"Nous pensons que les comptes privés sont le bon choix pour les jeunes, mais nous reconnaissons aussi que certains jeunes créateurs peuvent vouloir des comptes ouverts pour se construire un public", a expliqué l'application de photos et vidéos dans un communiqué mardi.

"Partout où nous le pouvons, nous voulons préserver les jeunes d'être contactés par des adultes qu'ils ne connaissent pas (...) et nous pensons que les comptes privés sont le meilleur moyen".

Limiter les interactions

Ces comptes permettent à leurs détenteurs de limiter les interactions ("like", commentaires...) avec les utilisateurs qu'ils n'ont pas ajoutés à leurs contacts.

Instagram a aussi annoncé avoir développé une technologie pour empêcher des utilisateurs qui ont été "bloqués ou signalés par une jeune personne", d'interagir avec des ados ou de "découvrir" leurs comptes sur les fils d'exploration de la plateforme.

Ces nouvelles mesures seront appliquées aux Etats-Unis, en Australie, en France, au Royaume-Uni et au Japon, avant d'être étendues au-delà.

Des craintes autour de "l'Instagram pour ados"

Mais elles risquent de ne pas rassurer les nombreuses associations et autorités qui associent le réseau social avec de nombreux dangers pour la santé mentale des plus jeunes.

En mai, la plupart des Etats américains mais également des associations de protection de l'enfance et des chercheurs ont appelé le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, à abandonner le projet de créer une version d'Instagram pour les moins de 13 ans.

"La recherche montre une corrélation entre l'utilisation des réseaux sociaux et la hausse de la détresse psychologique et des comportements suicidaires au sein de la jeunesse", argumentaient les procureurs généraux de 44 Etats dans une lettre adressée au fondateur du géant californien.

Ils citaient des études montrant les torts causés par la comparaison permanente avec ses pairs, comme les troubles de l'alimentation (anorexie, boulimie). Ils mentionnaient aussi les dangers du harcèlement en ligne par d'autres adolescents ou par des adultes criminels.

Instagram requiert actuellement un âge minimum légal de 13 ans pour s'inscrire, tout comme Snapchat et TikTok, sans pour autant vérifier le respect de cette règle.

Victoria Beurnez avec AFP