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"Elle a été incitée à se pendre": une mère alerte sur Omegle après la tentative de suicide de sa fille

Le gouvernement a saisi la justice contre cette messagerie vidéo qui expose les adolescents et enfants à des contenus illicites et dangereux.

Les témoignages s'accumulent contre la plateforme Omegle, désormais dans le viseur de la justice. Cette messagerie vidéo, accusée d'exposer des jeunes enfants à de la pornographie et de la pédocriminalité, a fait l'objet d'un signalement du gouvernement, le 26 avril.

Libre d'accès et mettant en lien avec des inconnus partout dans le monde, Omegle suscitait déjà des craintes outre-Atlantique depuis quelques années avant d'être repérée par les autorités françaises.

De nombreux parents s'inquiètent du caractère sexuel non sollicité des échanges sur la platefome, qui fédère plus de 50 millions d'utilisateurs chaque mois, selon une enquête du média Kool Mag, qui s'adresse aux parents.

Mais la pornographie et la pédocriminalité ne sont pas les seules accusations portées contre la plateforme. Ce vendredi 29 avril, une mère témoigne auprès de BFMTV, expliquant que sa fille a commis une tentative de suicide après avoir passé du temps sur Omegle.

"Incitée à se pendre"

"Elle est tombée sur un individu, je ne sais pas comment le nommer, qui l'a incitée à se pendre", explique Chantal au micro de BFMTV.

La vie de la jeune fille, rapidement hospitalisée, n'est plus en danger. A la suite de cet évènement, cette mère décide de contacter le cabinet de la Première dame, Brigitte Macron, afin de dénoncer le danger de la messagerie vidéo.

"De maman à maman, je voulais lui parler de ce que j'avais vécu. Je lui ai donc décrit le parcours de ma fille", continue-t-elle.

Le cabinet de la Première dame répond à l'appel, précisant que son signalement a été relayé au secrétariat d'Etat chargé de l'enfance et de la famille. Secrétariat qui, le 26 avril, a indiqué saisir la justice contre Omegle, après avoir collecté les signalements similaires effectués sur la plateforme Pharos.

Baptiste Des Moustiers, rédacteur en chef de Kool Mag et auteur de l'enquête sur Omegle, s'interroge de son côté sur l'efficacité des outils de signalement sur les dangers en ligne.

"Il ne s'agit en aucun cas de dire qu'il y a eu une quelconque inaction politique, mais plutot de se demander si la machine administrative qui sert à protéger les enfants et à signaler les contenus illicites sur internet fonctionne comme elle devrait fonctionner", indique le rédacteur en chef auprès de BFMTV.

Le secrétaire d'Etat chargé de l'enfance et de la famille, Adrien Taquet va utiliser dans les prochains jours l'article 40 du code de procédure pénale qui impose l'obligation, "pour toute autorité constituée", de signaler au procureur de la République un crime ou délit dont il a connaissance, contre la plateforme.

Victoria Beurnez