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Il a traversé la Manche sur son Flyboard: inventeur, sportif et aventurier, qui est Franky Zapata?

La France a découvert Franky Zapata lors du défilé du 14 juillet. Ce dimanche matin 4 août, ce Marseillais de 40 ans a réussi à traverser la Manche sur son FlyBoard Air, une planche volante équipée de turboréacteurs. Portrait d'un inventeur qui n'a peur de rien.

110 ans et quelques jours plus après l'aviateur légendaire Louis Blériot, Franky Zapata a réussi lors de sa deuxième tentative à traverser la Manche sur son Flyboard Air, une "planche volante" révolutionnaire. Ce héros français s'est de nouveau envolé de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais) ce dimanche matin 4 août pour relier la France et la Grande-Bretagne par les airs à environ 140 km/h et à 15-20 mètres au-dessus de l'eau. 

Casqué et harnaché, tout de noir vêtu, il s'est envolé vers St Margaret's Bay côté anglais, qu'il a réussi à atteindre en une vingtaine de minutes en survolant la mer à une hauteur de 15/20 m. Cette fois, il s'est "posé facilement sur le bateau au milieu de la Manche pour se ravitailler en carburant, il a changé son sac à dos et est reparti", a indiqué son épouse Krystel. Un arrêt qui n'avait pas fonctionné lors de son premier essai raté, le 25 juillet dernier.

Inventeur, sportif et aventurier

Qui est Franky Zapata? Un inventeur fou, un aventurier, un amoureux des sports à risques? En fait, il est un peu des trois à la fois. Avant de se lancer dans cette aventure technologique, ce quadragénaire était un sportif de haut niveau. Sa spécialité, le jet-ski, une discipline dans laquelle il a été sacré champion du monde à deux reprises, et sept fois champion d’Europe. C'est durant cette période qu'il a eu l'idée de créer un engin volant sur les flots.

En 2011, il crée une première version du "Flyboard". A l’époque, la machine permet de se propulser à quelques mètres du niveau de la mer, grâce à une turbine de jet-ski et un tuyau plongé dans l'eau. En quelques années, l'engin a beaucoup évolué. Le Flyboard Air, son nouveau nom, est devenu une machine volante autonome alimentée en kérosène stocké dans son sac à dos, et doté de cinq mini-turboréacteurs qui lui permettent de décoller et d'évoluer dans les airs à une vitesse maximum de 200 km/h, avec une autonomie d'une dizaine de minutes.

Ces performances ne sont alors pas appréciées à leur juste valeur par la DGAC (Direction générale de l'aviation civile). Pendant cinq mois, il est interdit de vol et en 2017, il envisage de quitter la France. D'autres pays, comme les Etats-Unis, lui font les yeux doux, avec des projets plus militaires que sportifs. 

En mars, coup dur. Un accident de ski lui vaut huit côtes et deux vertèbres brisées, une fracture du bassin et un hémothorax. "Malheureusement, cela peut arriver lorsque vous repoussez les limites!", explique Franky Zapata sur Twitter a promettant de remonter sur sa planche rapidement. Et il le fait. Le 14 juillet, lors du défilé militaire sur les Champs-Elysées, Franky Zapata offre une démonstration inoubliable de son invention, "100% développée en France" dans les ateliers de son entreprise au Rove (Bouches-du-Rhône).

Comment se ravitailler en mer?

Ce jeudi 25 juillet, il s'apprête à réaliser un nouvel exploit qui rappelle celui de Louis Blériot il y a plus d'un siècle. Il traversera la Manche, soit environ 35 km sur son engin volant. La faible autonomie va lui imposer de se ravitailler en route côté anglais, à 18 km des côtes françaises, en se posant sur un bateau pour changer de sac à dos. "Le plan A qu'on avait avec deux ravitaillements, on pouvait le faire dans n'importe quelle condition. Avec ce plan, c'est beaucoup plus complexe, mais ça ne créera pas plus de risques d'accident", a-t-il assuré à l'AFP.

Franky Zapata a en effet dû revoir la logistique après "l'avis défavorable" émis début juillet par la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, qui pointait notamment la "dangerosité" de la zone et son trafic particulièrement dense. Elle l'a finalement levé mardi soir après avoir obtenu de "nombreuses garanties" concernant la "sécurité". Quant à la DGAC, elle a, elle, émis un avis favorable selon la préfecture maritime.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco