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Hyperloop: malgré dix ans de travaux, le "train du futur" d'Elon Musk finalement abandonné

Hyperloop One, la maison mère du projet, n'a pas réussi à obtenir des contrats de construction pour le "train du futur". Le coup de grâce.

Le projet était ambitieux. Mais moins de dix ans après les premières esquisses du train futuristique, l'"Hyperloop" ne verra jamais le jour. La société derrière le projet, Hyperloop One, n'a pas réussi à obtenir de contrat pour la construction d'un Hyperloop fonctionnel, indique le média américain Bloomberg.

Le fonctionnement de l'Hyperloop est simple: faire se déplacer une rame de train sur coussins d'air dans un tube sous basse pression, avec une propulsion assurée par des électroaimants. Une "révolution".

Les croquis initiaux de l'Hyperloop Alpha.
Les croquis initiaux de l'Hyperloop Alpha. © AFP-Tesla Motors

Conceptualisé depuis "une page blanche" par Elon Musk en 2013, l'Hyperloop a fait fantasmer les plus optimistes. "Plus sûr" ; "plus rapide" ; avec un "coût inférieur" ; "plus pratique" ; immunisé contre les intempéries" ; résistant aux tremblements de terre" et "confortable pour ses voyageurs", le train du futur était imaginé pour relier la capitale américaine, Washington DC, à New-York (soit 360 kilomètres) en moins de 30 minutes.

Épisodes judiciaires

Hyperloop One a été fondé en 2014, à partir de la société de construction de tunnels d'Elon Musk, The Boring Company. Plus de 400 millions de dollars ont été levés pour que le projet prenne vie. DP World, troisième exploitant portuaire mondial et le milliardaire britannique Richard Branson avaient notamment investi dans ce projet.

Depuis 2017, la société - qui a été renommée Virgin Hyperloop One entre-temps - a connu des épisodes judiciaires qui ont freiné son développement. Deux de ses cofondateurs, Brogan BamBrogan et Shervin Pishevar ont été confrontés à la justice. Le premier pour "allégations concurrentes de harcèlement et de sabotage" et le second pour "allégations d'agression sexuelle et de mauvaise conduite".

Le projet a atteint son apogée en 2020, lorsqu'une piste d'essai a été construite dans le Nevada (Etats-Unis) pour tester la sécurité et la faisabilité de la technologie. S'ensuivront les premiers essais mais le mythe va vite s'effondrer. L'Hyperloop n'atteindra que 160 kilomètres par heure (100 miles/h), soit sept fois moins que l'objectif initial (de 1.100 km/h).

Un fiasco à Toulouse

En citant des sources proches du dossier, Bloomberg révèle que l'entreprise vend ses actifs, ferme ses bureaux et licencie du personnel. Hyperloop devrait, d'ailleurs, léguer l'intégralité de sa propriété intellectuelle à DP World, désormais actionnaire majoritaire dans le projet.

En France, un projet similaire - dirigé par l'entreprise "cousine" Hyperloop TT - devait voir le jour à Toulouse. Mais le plan a tourné au fiasco et la métropole toulousaine devra payer une facture de 5,5 millions d'euros pour ne pas avoir avancé la dépollution du site et la rénovation promise de certains bâtiments.

Willem Gay