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Cybersécurité: Google s'installe en Andalousie pour renforcer sa lutte contre les pirates

Le centre d'ingénierie en cybersécurité de Google à Malaga (Espagne)

Le centre d'ingénierie en cybersécurité de Google à Malaga (Espagne) - Google / Christian Franco

Google a inauguré, ce mercredi, son 3e centre européen de recherche sur la cybersécurité, à Malaga (Espagne). Un lieu qui doit servir à développer les outils pour stopper les menaces et à former des experts.

C’est un ancien centre militaire inutilisé depuis plus de 20 ans qui va reprendre ses fonctions de défense stratégique. Mais cette fois, pas d’armes ou de soldats en vue. Ces derniers ont des allures de scientifiques et leurs armes sont des ordinateurs aux programmes avancés pour stopper toutes les menaces virtuelles.

Après Munich et Berlin, Google a inauguré, ce mercredi 29 novembre à Malaga (Espagne), son nouveau Centre d'ingénierie européen dédié à la Cybersécurité (GSEC - Google Safety Engineering Centers), au sein d’un ancien bâtiment administratif militaire de 2500 m2. Pour l'entreprise américaine, ce sera "le plus important d'Europe".

C’est là que plus d’une centaine d’ingénieurs vont s’activer à mettre au point des programmes pour stopper les menaces en ligne, faire de la recherche et du développement d’outils afin de renforcer la sécurité des utilisateurs, entreprises et institutions. Mais aussi tenter d'améliorer les compétences numériques de nombreux acteurs européens via la formation. Les outils se baseront sur la rapidité d'exécution, le partage open source et l’IA, qui a grandement modifié le visage des cybermenaces.

Le GSEC Malaga est le 3e centre de recherche contre la cybercriminalité de Google, le premier en Europe.
Le GSEC Malaga est le 3e centre de recherche contre la cybercriminalité de Google, le premier en Europe. © Google / Christian Franco

200.000 experts en cybersécurité manquent en Europe

Selon Google, il manquerait quelque 200.000 experts en cybersécurité en Europe, notamment en analyse de logiciels malveillants. Le GSEC Malaga est un lieu prévu pour accueillir ainsi des décideurs politiques de tous les pays, des universitaires, des experts en cybersécurité, des ONG et même des entreprises afin de les sensibiliser au problème. Le GSEC doit aussi servir à partager les connaissances en matière de cybercriminalité, les enrichir et préparer chacun à savoir comment gérer les problèmes divers engendrés par les attaques. Les demandeurs d’emploi et les écoles seront aussi les bienvenus.

Un programme annoncé lors de l’inauguration du site a été dévoilé. Baptisé "Cybersecurity Seminars" et doté d’une subvention de 10 millions de dollars, il s’appuiera sur la branche philanthropique Google.Org pour créer une communauté paneuropéenne de formateurs en cybersécurité en aidant des universités et organisations de toute l’Europe à recruter des professionnels de la cybersécurité pour former des étudiants. La France sera l’un des premiers aidés avec un financement d’un million de dollars, du contenu de cours fourni et une formation approfondie pour concevoir des séminaires sur la cybersécurité.

Le siège du GSEC à Malaga (Espagne)
Le siège du GSEC à Malaga (Espagne) © Google / Christian Franco

Pour mettre au point son GSEC, Google s’est appuyé notamment sur VirusTotal, une startup de Malaga rachetée en 2012. Aidant aussi bien les entreprises publiques que privées, elle a mis au point une plateforme de partage de menaces dans le monde qui s’appuie sur l’IA pour détecter plus précisément et plus rapidement du code malveillant alors que l’IA change la face des attaques. La soixantaine d'ingénieurs de la société seront associés aux équipes de Mandiant et Chronicle Security Operations, deux autres entités de Google qui oeuvrent pour concevoir des outils de protection et renforcer la sécurité de Google.

Le site de Malaga n'a pas été choisi au hasard. La cité andalouse est depuis quelques années une terre technologique de pointe. Elle abrite le Centre de cybersécurité d'Andalousie. Une chaire de cybersécurité et un cyberhub d'innovation vont voir le jour en collaboration entre Google et l'Université de Malaga. Le français Capgemini fait aussi partie des entreprises venues s'implanter dans la ville méditerranéenne où il a ouvert ses installations de cyberdéfense.

Melinda Davan-Soulas