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FrenchTech: Bruno Le Maire veut 10 "décacornes" françaises en 2030

Le ministre de l'Economie et des Finances a lancé un défi aux acteurs de la tech, lors d'une courte prise de parole au salon VivaTech.

"Comme vous avez fait mieux que vos objectifs, je vous fixe d'autres objectifs !" Bruno Le Maire, présent ce mercredi porte de Versailles pour le salon VivaTech, s'est adressé aux acteurs de la "French Tech", pour leur lancer défi: atteindre 10 décacornes en 2030.

Vous avez réussi à vous financer malgré les conditions, nous avons 27 licornes en 2022. Mais il nous faut 10 décacornes en 2030, 5 en 2025, soit 5 entreprises dont la valorisation dépasse les 10 milliards. Nous vous garantissons les conditions fiscales et de financement dont vous avez besoin", a déclaré le locataire de Bercy.

Il a également enjoint à un rapprochement entre les domaines de la technologie et de l'industrie. "C'est la tech qui fera la réindustrialisation de la France, et la maitrise des technologies, la souveraineté industrielle", a-t-il appuyé.

Financement et "level-playing field"

Bruno Le Maire a également reconnu, à l'heure où la FED étudie une nouvelle hausse des taux et que la BCE va poursuivre la normalisation de sa politique monétaire, que les conditions de financement se compliquaient.

L'argent quasi-gratuit pour l'Etat et les entreprises, c'est fini. Les taux négatifs, c'est fini, les taux bas pour les emprunts aussi. Notre responsabilité est de vous garantir un financement solide par d'autres moyens."

Pistes alternatives évoquées, l'initiative Scale Up, lancée avec l'Espagne, l'Allemagne en encore l'Italie, avec un budget de 3 milliards d'euros ; la Banque Européenne d'Investissement (BEI), qui doit "investir davantage dans la tech" ; les ressources du plan France 2030, et ses "30 milliards d'euros à disposition".

Insistant enfin sur la nécessaire décarbonation du secteur, le ministre a émis le souhait de voir plus d'entreprises se tourner vers le secteur de la greentech. Tout en militant pour une politique commerciale plus stricte aux portes de l'Europe :

Il faut qu'on impose les mêmes contraintes aux produits importés, qu'à vous. On ne peut pas laisser rentrer des produits industriels soumis à aucune règle sur le plan environnemental. Nous nous battrons pour un level-playing level en matière environnementale sans quoi vous ne serez pas compétitifs."

Un message envoyé notamment à Bruxelles, alors que le Parlement Européen a récusé la semaine dernière à Strasbourg le projet de marché carbone de la Commission, et son mécanisme d'ajustement aux frontières.

Valentin Grille