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Et si Facebook n'était finalement pas si nocif pour votre bien-être?

A rebours de nombreux constats, une étude, publiée le 9 août, suggère que rien ne prouve les effets psychologiques néfastes de l'utilisation de Facebook.

En mai dernier, le chef de la santé publique américain tirait une nouvelle fois la sonnette d'alarme concernant les dangers potentiels des réseaux sociaux sur la santé mentale des enfants et adolescents. Mais la réalité serait peut-être plus nuancée. C'est en tout cas ce que révèle une étude de l'Oxford Internet Institute (OII) qui montre qu'il n'y aurait pas de liens évidents entre l'utilisation de Facebook et la santé mentale, rapporte la BBC.

Cette étude s'est penchée uniquement sur Facebook et non sur d'autres plateformes comme Instagram ou TikTok. Le point de départ de l'étude est de se poser la question suivante: "Alors que le monde est de plus en plus saturé par les réseaux sociaux, qu'en est-il du bien-être des populations?"

Pour cela, l'étude s'est intéressée à l'évolution du bien-être dans différents pays, dont la France, à mesure que l'utilisation de Facebook a augmenté.

"On pense généralement que [Facebook] est une mauvaise chose pour le bien-être. Or, les données que nous avons rassemblées et analysées n'ont pas montré que c'était le cas", explique à la BBC le professeur Andrew Przybylski, de l'OII.

Les chercheurs ont utilisé des données de près d'un million de personnes dans 72 pays sur une période de 12 ans fournies par l'enquête du Gallup World Poll Survey. De son côté, Facebook a communiqué des données sur le nombre d'utilisateurs dans chaque pays entre 2008 et 2019, réparties en deux tranches d'âge: les 13-34 ans et les plus de 35 ans.

Inciter les entreprises à communiquer leurs données

Ainsi, les chercheurs affirment n'avoir trouvé aucune preuve que l'utilisation croissante de Facebook soit liée ait eu un effet négatif sur le bien-être psychologique des populations. Ils ont également étudié les différences liées au genre. Leur analyse a montré que l'utilisation de Facebook avait un impact légèremennt plus positif sur le bien-être des hommes que celui des femmes.

Cependant, cette étude comporte plusieurs limites comme le souligne la BBC. Les chercheurs n'ont pas examiné en détail les risques présentés par certains types de contenus, comme ceux sur le suicide ou la dépression. Ils n'ont pas non plus fait de focus spécifique sur les jeunes utilisateurs. A noter que près de la moitié des utilisateurs quotidiens de Facebook ont entre 25 et 49 ans.

Pour Andrew Przybylski, l'étude démontre aussi que les entreprises technologiques doivent davantage ouvrir leurs données aux chercheurs.

En 2019, une étude de l'Université de Stanford allait dans le même sens: selon l'auteur, une forte utilisation des réseaux sociaux peut en effet conduire à des effets néfastes. Cependant, il nuançait en affirmant qu'une grande partie des utilisateurs n'ont pas de troubles de la santé mentale et que l'utilisation des réseaux sociaux peut aussi conduire à un sentiment de bien-être, favorisant les échanges entre les individus.

Margaux Vulliet