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En Inde, Facebook a fermé les yeux sur des ventes d’armes à des militants nationalistes

La plateforme a refusé de supprimer des publications proposant à la vente des armes à feu dans certains groupes, malgré l’interdiction de tels contenus selon ses propres règles.

Facebook semble loin d’en avoir fini avec ses récurrents problèmes de modération. Comme le rapporte le Wall Street Journal ce 8 février, des groupes Facebook basés en Inde ont abrité pendant de longues semaines des petites annonces pour acheter des armes de poing, des fusils, ou des munitions. Des groupes d’autant plus sensibles qu’ils étaient associés à plusieurs mouvements nationalistes, régulièrement accusés de violences vis-à-vis de la minorité musulmane.

Comme le rapporte le média américain, les publications ont été repérées par Raqib Hameed Naik, fondateur d’un groupe de veille concernant les attaques visant les minorités dans le pays. Les contenus renvoyaient notamment vers des conversations WhatsApp (également propriété de Facebook), afin d’effectuer des transactions portant sur des armes valant l’équivalent d’une centaine d’euros.

Facebook refuse de supprimer les publications

Au total, huit publications sont évoquées, dont certaines remontent au mois d’avril. Des publications que Facebook a refusé de supprimer, malgré les signalements des internautes. La plateforme a finalement décidé de les retirer du site après avoir été contactée par le Wall Street Journal à ce sujet.

Si Facebook assure que la diffusion de petites annonces pour des armes à feu est théoriquement interdite sur le réseau social, la plateforme a refusé d’expliquer son refus initial de supprimer les contenus signalés par Raqib Hameed Naik.

En octobre 2021, le média économique américain révélait que des chercheurs de Facebook avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en interne, concernant l’utilisation de ses outils à des fins de promotion de la violence, lors d’épisodes de tensions entre les différentes communautés religieuses en Inde.

Si les outils de modération de Facebook sont parfois défaillants aux Etats-Unis, ils sont encore plus critiqués dans des pays non-anglophones. En Birmanie, Facebook est notamment visé pour son rôle dans le génocide des Rohingyas, en raison de la promotion de contenus haineux par ses algorithmes et du manque de modération: malgré les vives tensions religieuses, l’entreprise n’employait que cinq modérateurs en Birmanie, pour 18 millions d'utilisateurs, en 2017.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co