Tech&Co
Tech

Facebook confirme le ralentissement de sa croissance mais évite une catastrophe boursière

Mark Zuckerberg, le P.-D.G. de Facebook.

Mark Zuckerberg, le P.-D.G. de Facebook. - Josh Edelson/AFP

Après des années de croissance, Facebook connait un ralentissement plus vif qu'attendu. Au 30 septembre, le réseau social comptait 2,27 milliards d'utilisateurs mensuels actifs contre 2,23 milliards fin juin. Mais son chiffre d'affaires au 3e trimestre 2018 s'élève à 13,727 milliards de dollars, soit +33% par rapport à 2017.

Empêtré dans une accumulation de polémiques, Facebook a confirmé le ralentissement de sa croissance au troisième trimestre, avec notamment moins d'usagers que prévu mais a évité une catastrophe boursière comme celle qu'il a connue cet été. Même si le chiffre d'affaires et le nombre d'usagers ont une nouvelle fois déçu les marchés, les investisseurs s'attendaient à ce ralentissement généralisé, anticipé par le groupe lui-même.

Si bien qu'après avoir reculé de près de 3% dans les échanges électroniques à Wall Street immédiatement après la publication des résultats, le titre se reprenait nettement, avançant de 1,22% à 148,1 dollars vers 21H00 GMT.

Facebook avait au 30 septembre 2,27 milliards d'utilisateurs mensuels actifs (+10%), moins que les 2,29 milliards anticipés par les marchés, qui scrutent tout signe de faiblesse du titan. Il en avait 2,23 milliards fin juin. Le nombre d'utilisateurs quotidiens est aussi en deçà des attentes, à 1,49 milliard contre 1,51 attendus. Le groupe américain a précisé qu'en Europe, les utilisateurs sont passés de 279 millions au second trimestre 2018 à 278 millions lors du trimestre dernier, soit une perte d'un millions en trois mois. Le nombre d'utilisateurs aux États-Unis et au Canada reste inchangés à 185 millions.

Très observé, son chiffre d'affaires est, à 13,727 milliards de dollars, un peu inférieur aux attentes (13,78 milliards). Il est en hausse de 33% par rapport au troisième trimestre 2017. Lors du deuxième trimestre le chiffre d'affaires connaissait encore une progression de 42%.

Le réseau social a dégagé un bénéfice net de 5,14 milliards de dollars, en hausse de 9%, un rythme là encore bien inférieur au bond de 31% du trimestre précédent.

Boudé par les jeunes

Désinformation, manipulations politiques, gestion des données personnelles, piratage informatique: Facebook est au coeur de nombreux scandales depuis plus d'un an. Sans compter les menaces d'encadrement réglementaire ou législatif aux Etats-Unis ou de taxations supplémentaires dans certains pays, comme la Grande-Bretagne qui a annoncé lundi un projet en ce sens.

Le groupe avait déjà prévenu que ses dépenses en matière de sécurité et de contrôle des contenus peseraient sur sa rentabilité. Ses "coûts et dépenses" sur le trimestre ont atteint 7,95 milliards de dollars contre 5,2 milliards à la même époque l'an dernier. Dès 2016, il prévoyait déjà un ralentissement de sa croissance, notamment parce que le réseau est déjà totalement saturé d'espaces publicitaires.

De plus en plus boudé par les plus jeunes, il mise sur ses autres plateformes, comme la messagerie Messenger mais surtout Instagram, le réseau de partage de photos qui connaît un grand succès.

Pascal Samama avec AFP