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Facebook accusé de divulguer des données de ses utilisateurs aux entreprises

Facebook est dans le viseur de la commission britannique sur le numérique, la culture et les médias, dans le cadre d'une enquête sur le phénomène des "fake news".

Facebook est dans le viseur de la commission britannique sur le numérique, la culture et les médias, dans le cadre d'une enquête sur le phénomène des "fake news". - Leon Neal-AFP

Une commission parlementaire britannique accuse Facebook de divulguer indûment des données personnelles d'utilisateurs à certaines entreprises, plus de 200 pages d'emails internes au géant américain à l'appui. Facebook exclut toute irrégularité

Facebook est encore la cible d'accusations qui prétendent que le réseau social a peu de respect pour la confidentialité des données de ses membres. Cette fois-ci, c'est d'Outre-manche que vient la mise en cause. "La publication de ces documents est dans l'intérêt du public", a tweeté Damian Collins, le président de la Commission sur le numérique, la culture et les médias (DCMSC) de la Chambre des Communes, en publiant 250 pages d'emails internes à Facebook.

"Ils soulèvent des questions importantes sur la manière dont Facebook gère les données de ses utilisateurs, sur leurs politiques en matière de collaboration avec des développeurs d'applications et sur la manière dont ils exercent leur position dominante sur le marché des réseaux sociaux", a-t-il ajouté.

Dans un résumé de cette liasse de 250 pages, qui inclut des emails envoyés par le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, Damian Collins soulève plusieurs "problèmes-clés". Il affirme que Facebook a noué des accords avec certaines entreprises pour leur permettre "un accès total aux données des amis des utilisateurs" du réseau social, bien que le géant américain ait annoncé en 2015 mettre fin à ces accès.

Facebook a-t-il ouvert l'accès aux données de ses membres à leur insu?

Selon lui, Facebook a aussi utilisé Onavo, une application proposant un service de VPN (réseau privé virtuel), pour conduire des enquêtes sur l'usage des applications par les utilisateurs, "apparemment à l'insu" de ceux-ci, selon le président britannique de la commission sur le numérique. On y apprend notamment que les équipes de Facebook ont visé la collecte des données sur les utilisateurs de l'application pour Android à leur insu.

Facebook est depuis plusieurs mois dans le viseur de cette commission dans le cadre d'une enquête sur le phénomène des "fake news". La semaine dernière, le président de la Commission avait demandé à un responsable du réseau social d'expliquer le contenu d'emails internes de Facebook saisis au sein de l'entreprise américaine Six4Three, provenant à l'origine d'une plainte aux Etats-Unis et obtenus en vertu d'une procédure parlementaire rarement utilisée.

"Nous ne pensons pas avoir reçu de réponses franches de Facebook sur ces questions importantes. C'est pourquoi nous publions les documents", a expliqué Damian Collins.

Mark Zuckerberg: "Facebook n'a jamais vendu les données des gens"

Mis en cause, Facebook "n'a jamais vendu les données des gens" et les documents publiés "sont présentés de manière très trompeuse sans ajouter de contexte", a déclaré un porte-parole de Facebook. Ce porte-parole a rappelé les changements effectués par le réseau social en 2014 et 2015 pour empêcher le partage de données d'amis d'utilisateurs avec les développeurs d'applications. "Nous n'avons jamais vendu les données de quiconque", a insisté Mark Zuckerberg, dans un long post sur sa page Facebook.

"Nous avons bloqué beaucoup d'applications louches", et "imposé des restrictions à un certain nombre d'applications" a-t-il écrit. "Pour d'autres, nous avons demandé aux développeurs de fournir aux gens des moyens simples de partager leurs informations en dehors de leurs applications et sur Facebook s'ils le souhaitaient" a conclut le fondateur du réseau social.

F.Bergé avec AFP