Tech&Co
Tech

Facebook accusé de discrimination raciale par un ex-salarié

Un ex-salarié californien accuse Facebook de discrimination raciale

Un ex-salarié californien accuse Facebook de discrimination raciale - Noah Berger - AFP

Aux Etats-Unis, un ex-cadre de Facebook accuse le réseau social de discriminer les salariés noirs qui ne représentent que 4% de l'effectif. Jeudi, le groupe rencontrera l'association Color of Change pour tenter d'éteindre la polémique.

"Facebook a un problème avec les Noirs". C’est ce qu’affirme Mark Luckie, ex-directeur des partenariats du groupe, dans un message posté sur son compte Facebook. Selon lui, les Noirs seraient sous-représentés dans les équipes et ils souffrent du comportement et de remarques désobligeantes de la part de leurs collègues.

"Dans certains bâtiments, les affiches 'Black Lives Matter' [La vie des Noirs compte, NDLR] ont été retirées", écrit-il. Ce slogan est celui du mouvement contre les bavures policières commises contre des Noirs. Il rapporte également que "les salariés noirs savent qu'en élevant la voix, ils compromettent [leur] avenir professionnel".

Ces accusations ont d’abord été envoyées en interne lors de son départ avant de les rendre public ce mardi 27 novembre. Mark Luckie rapporte que les salariés noirs sont traités avec une agressivité disproportionnée par les équipes de sécurité du campus californien de Menlow Park. Il affirme aussi que si le nombre d'employés noirs a doublé entre 2016 et 2018, ils ne représentent que 4% des effectifs. "Facebook ne peut pas prétendre connecter les communautés si elles ne sont pas représentées proportionnellement dans ses effectifs", estime Mark Luckie.

"Black Lives Matter"

Cette situation est d’autant plus disproportionnée, toujours selon Mark Luckie, qu'aux Etats-Unis, les Noirs sont très utilisateurs de la plate-forme. Il cite une étude commanditée par Facebook qui note que 63% des Afro-Américains communiquent quotidiennement avec leur famille via le réseau social et 60% l’utilisent pour communiquer avec des amis au moins une fois par jour, contre respectivement 53% et 54% de la population totale.

Le post a ouvert une discussion sur le réseau social. De nombreuses personnes soutiennent le message, mais Carl Smith, un collègue de Mark Luckie, n’a pas la même expérience. "Il ne parle qu’en son nom, Mark et moi avons commencé le même jour chez Facebook. Je suis toujours là". Il note aussi qu’il porte régulièrement des tee-shirts "Black Lives Matter" ainsi que des vêtements à l’effigie de des maillots Colin Kaepernick. Il insiste aussi sur le fait d'avoir été recruté pour ses compétences et pas "pour la diversité".

En attendant, la polémique prend de l'ampleur sur le réseau social et dans la presse américaine. Dans un commentaire envoyé à The Verge, Anthony Harrison, porte-parole de Facebook, a déclaré que la "représentation de personnes appartenant à des groupes plus diversifiés, qui exercent diverses fonctions au sein de l’entreprise, est un facteur clé de notre capacité à réussir". Il indique que jeudi 29 novembre la direction du groupe rencontrera les représentants de l’association Colour of Change pour parler de ces problèmes. Il y a peu, cette association a réclamé le licenciement de Joël Kaplan, vice-président des politiques publiques mondiales, pour son soutien à des causes conservatrices.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco