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Données personnelles: l'ambassadeur français pour le numérique ne veut plus utiliser WhatsApp

WhatsApp est utilisé par plus de 100 millions de Brésiliens.

WhatsApp est utilisé par plus de 100 millions de Brésiliens. - Yasuyoshi Chiba - AFP

Cette décision fait suite à la nouvelle stratégie de Facebook, qui va imposer aux utilisateurs de sa filiale WhatsApp de partager certaines données à des fins commerciales.

L'ambassadeur français pour le numérique, Henri Verdier, a annoncé lundi sur Twitter qu'il se préparait à quitter Whatsapp et Facebook Messenger, invoquant auprès de l'AFP "une décision personnelle".

"Dans une semaine, je quitte WhAtsapp et Facebook", a publié sur son compte Twitter personnel M. Verdier, qui représente la France dans les discussions internationales concernant le numérique. "Je ne pense pas que WhatsApp nous espionne. C'est une messagerie solide," explique Henri Verdier.

"Mais toutes ces données fabriquent la machine qui permet de faire de la pub personnalisée", ajoute-t-il, laquelle est selon lui "un des grands problèmes pour la démocratie".

Beaucoup d'experts dénoncent l'enfermement des internautes dans des "bulles de filtres", où ne sont partagées que des opinions semblables et où la contradiction n'a pas de place.

Les utilisateurs contraints de partager leurs données

S'il affirme n'avoir "rien contre les big tech" comme Facebook, l'ambassadeur explique ne plus souhaiter partager ses données personnelles avec ces entreprises. Il a notamment partagé un tableau comparatif des données personnelles récoltées par les applications de Facebook, aux côtés de celles récoltées par iMessage, le service de messagerie d'Apple, ou encore par le service concurrent Signal. Deux alternatives bien plus respectueuses de la vie privée.

Le 7 janvier, l'application WhatsApp, qui permet d'échanger des messages chiffrés de bout-en-bout, avait demandé à ses quelque deux milliards d'utilisateurs d'accepter de nouvelles conditions avant le 8 février sous peine de ne plus pouvoir accéder à leur compte.

Ces derniers devront notamment accepter de partager leur numéro de téléphone ou encore leur adresse IP à des fins d'exploitation commerciale de la part de Facebook, par exemple pour que des entreprises partenaires de la plateforme puissent les contacter par le biais de l'application.

Cette décision a été interprétée par de nombreux détracteurs comme une tentative de la plateforme de partager davantage de données avec la maison mère, Facebook, qui a racheté WhatsApp en 2014 en assurant à l'époque qu'aucun partage de données ne serait mis en place avec la maison-mère.

Tandis que WhatsApp reportait finalement au 15 mai l'entrée en vigueur de ces changements face au tollé, les applications concurrentes Signal et Telegram connaissaient un boom de téléchargements à la mi-janvier avec un afflux de nouveaux utilisateurs.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably avec AFP Rédacteur en chef adjoint Tech & Co