Tech&Co
Cybersécurité

SMS, mails: le gouvernement veut déployer un filtre anti-arnaques à la fin de l'année

Le gouvernement compte créer une "liste rouge" de sites véreux, destinée à protéger les internautes face aux campagnes d'escroqueries en ligne.

Le gouvernement veut mettre en place d'ici fin 2023 un "filtre anti-arnaques" sur Internet qui avertira les internautes qui cliquent sur un lien qui dirige vers un site frauduleux, a annoncé le ministre délégué chargé du Numérique Jean-Noël Barrot lundi sur Franceinfo. Une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, évoquée pour la première fois en mars 2022.

"Nous assistons à une très forte progression de l'insécurité numérique. Qui n'a pas reçu de faux SMS sur le compte formation, sur Ameli ou sur les vignettes Crit'Air? C'est insupportable", a lancé le ministre.

Le futur filtre "préviendra l'internaute ou l'usager lorsqu'il s'apprête à se diriger vers un site qui a été identifié comme un site à arnaques. Vous aurez la liberté d'y aller mais vous aurez reçu un avertissement".

"Nous travaillons à ce que, à l'horizon de la Coupe du monde de rugby (septembre 2023) une première version expérimentale soit disponible et qu'elle puisse être généralisée à l'horizon des JO-2024", a-t-il ajouté, car "lors des événements internationaux, les arnaques se multiplient".

Liste rouge

Pour fonctionner, ce dispositif s'appuierait sur les opérateurs télécoms, chargés de créer une "liste rouge" des sites signalés comme liés à des escroqueries. Un fonctionnement qui pourrait par ailleurs être collaboratif, à la façon de ce que proposent certaines applications contre les arnaques téléphoniques.

Autre outil prévu pour la fin de l'année, le "cyberscore", a rappelé le ministre, une mesure votée par le Parlement il y a un an et qu'il a promise pour "fin 2023".

Comme le NutriScore pour les aliments dans les supermarchés, "il s'agit pour les sites les plus consultés d'avoir un indicateur qui va du vert au rouge et qui précise à l'internaute si les données personnelles ou les données de paiement qu'il va déposer sur ce site sont bien sécurisées", a expliqué M. Barrot. 

Ce cyberscore permettra de "valoriser les sites qui sécurisent les données de leurs internautes et d'inciter ceux qui ne le font pas à le faire", a-t-il dit. Les députés ont stipulé que la localisation des données serait aussi intégrée dans le diagnostic.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably avec AFP Rédacteur en chef adjoint Tech & Co