Émeutes: des hackers diffusent des informations personnelles de magistrats et avocats

Un collectif de hackers a dévoilé sur Telegram une liste de données personnelles de plus de 1000 magistrats et avocats. Selon eux, il s'agit d'une réponse aux émeutes en cours dans toute la France après la mort de Nahel.

Mails, numéros de téléphone, adresses personnelles et même IBAN: les données personnelles de 1120 magistrats et avocats sont aujourd'hui entre les mains de Kromsec, un groupe de hackers. Comme le révèle le site Numerama, les hackers ont revendiqué cette fuite de données, accompagnant dans un premier temps leur propos d'un ultimatum: "la suite des évènements en France déterminera si nous publions ou non les données".

Les événements indiqués font référence aux émeutes dans plusieurs régions de France à la suite de la mort de Nahel il y a quelques jours, un jeune homme de 17 ans abattu par un policier. Le document a finalement été mis en ligne ce 3 juillet par Kromsec, dévoilant plusieurs milliers de données personnelles de figures du monde juridique.

Pas de cyberattaque du ministère

D'après les informations de Numerama, les hackers prétendent avoir récupéré ces coordonnées via une faille du logiciel Drupal, un système de gestion de sites web. Le cyberhacker "éthique" SaXx évoque lui sur Twitter une cyberattaque du ministère de la Justice.

Auprès de Tech&Co, le ministère de la Justice nie cependant toute cyberattaque de ses serveurs et indique que selon les premiers éléments, les données récupérées et diffusées datent de "plusieurs années". Auprès de Tech&Co, le ministère confirme qu’une plainte a été déposée ce 3 juillet par le Parquet de Paris, en raison de la diffusion de données personnelles de magistrats.

Dans d'autres circonstances, le ministère de la Justice a déjà été visé par des hackers. En 2016 déjà, un pirate avait rendu le site du ministère inaccessible pendant plusieurs heures. En janvier dernier, c'était un organisme du ministère des Armées qui avait été victime d'une cyberattaque de grande ampleur.

Julie Ragot