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Cybersécurité

Attention à ces faux conseillers bancaires "anti-arnaques" qui tentent... de vous arnaquer

Plusieurs personnes ont été escroquées par de faux conseillers évoquant de supposés piratages de comptes bancaires. Les sommes perdues peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

C’est un peu le serpent qui se mord la queue. De faux conseillers bancaires sévissent en effet depuis plusieurs semaines auprès de victimes en tentant de leur faire croire que leur compte bancaire a été piraté. Ces escrocs se présentent ainsi comme conseillers spécialisés en fraudes, soit-disant mandatés par les banques des clients.

Pendant l’appel, l’escroc indique que le compte bancaire a été manifestement piraté. Dans le cas de Gaëlle, interrogée par BFMTV, cela ferait par exemple suite à "la validation d’un réabonnement Netflix". Chose que la jeune femme a effectivement réalisé quelques jours plus tôt.

Jusqu'à 80.000 euros de préjudice

Pour parfaire l’arnaque, ces faux conseillers bancaires disposent de nombreuses vraies informations, comme le nom, l’adresse et certaines coordonnées bancaires. Des données qui peuvent notamment être issues de piratages. Pour contrer ces supposés mouvements frauduleux sur le compte, l’escroc demande ensuite d’effectuer plusieurs transactions. Pour Gaëlle, le préjudice subi est de 3000 euros, mais pour certaines victimes, il peut grimper bien plus significativement. 

Car la jeune femme comprend dans la journée avoir été victime d’une arnaque et se décide à rappeler l’escroc, qui avoue de son propre chef avoir extorqué parfois 80.000 euros à une même personne. "Vous avez de la chance parce que j’ai déjà pris des 50.000, 80.000 euros en l’espace de moins de 24 heures avec une seule personne", admet l’homme à l’autre bout du fil.

"Vous m’avez cramé! Je m’amuse beaucoup aussi, je suis jeune! Là c’est juste un vol par téléphone, en plus de ça grâce aux assurances, vous auriez été remboursée", ose même l’escroc.

Un site gouvernemental permet désormais aux victimes de ce type d’arnaques de se signaler et de trouver des solutions pour résoudre ces situations parfois complexes. "Les banques refusent en général de rembourser les victimes, sachant que c’est quand même à elles de démontrer qu’il y a une négligence grave de la part de la victime pour refuser ce remboursement", explique Jérôme Notin, directeur général de cybermalveillance.gouv.fr. Preuve en est de la multiplication de ces arnaques: le site est consulté par plusieurs centaines de personnes chaque jour.

Julie Ragot