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Sommet Trump-Kim: un douteux ventilateur USB distribué aux journalistes

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- - Twitter (Harald Doornbos)

Lors de la rencontre entre les deux dirigeants, des accessoires ont été distribués à l’ensemble des journalistes accrédités. Parmi eux, un ventilateur qui pourrait cacher un logiciel espion.

Il faisait environ trente degrés à Singapour lorsque Kim Jong-un et Donald Trump se sont serré la main pour la première fois. Un événement historique, couvert par quelques 3000 journalistes présents sur place. Comme en témoigne ce tweet d’Amanda Drury, journaliste chez CNBC, tous ont reçu de quoi se rafraîchir: un éventail à l’image du dirigeant nord-coréen, une bouteille d’eau et un ventilateur électronique. Ce dernier accessoire fonctionne une fois branché à un ordinateur, au risque de compromettre sa sécurité.

Une technique déjà éprouvée

Toujours sur Twitter, le journaliste américain Barton Gellman - l’un des acteurs des révélations d’Edward Snowden - recommande aux journalistes de ne pas se servir de cet accessoire. “Ne le branchez pas. Ne le gardez pas. Jetez-le dans une poubelle publique ou envoyez-le à un chercheur en sécurité”, alerte-t-il. En effet, de nombreuses clefs USB sont utilisées comme porte d’entrée dans un environnement informatique pour y faire passer des virus, notamment à des fins d’espionnage. Notons que le modèle distribué est équipé d'un port mini USB, qui peut être introduit dans de nombreux smartphones.

A l’heure actuelle, aucun élément ne permet d’affirmer que le ventilateur est passé entre les mains des Nords-coréens ou des Américains. Sur une autre photo plus détaillée, on constate simplement qu’il est fabriqué - comme des millions d’objets électroniques - en Chine, un allié historique de la Corée du Nord. Le sommet étant organisé à Singapour, les kits d’accessoires offerts aux journalistes ont été préparés par les autorités locales.

Cependant, les précautions évoquées par Barton Gellman et plusieurs autres spécialistes de la sécurité font suite à des tentatives de piratage organisées lors de rencontres internationales. En 2013, la Russie aurait ainsi profité d’un sommet du G20 pour offrir des clefs USB équipées d’un logiciel malveillant aux autres délégations. La méthode est également utilisée dans l’espionnage industriel.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co