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États-Unis: des détenus "récupèrent" 225.000 dollars en piratant des tablettes connectées

Des détenus de la prison de Cook County (Chicago), en mai 2017

Des détenus de la prison de Cook County (Chicago), en mai 2017 - SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Fournies par l’entreprise JPay, des dizaines de tablettes mises à disposition de détenus américains ont été piratées. Une partie du butin a été récupéré.

Outre-Atlantique, de nombreuses prisons permettent aux détenus d’avoir accès à des tablettes, afin de communiquer avec leurs proches, de recevoir de l’argent, de jouer à des jeux vidéo et de télécharger des morceaux de musique. L’entreprise JPay domine le marché depuis plus de quinze ans, avec des milliers de tablettes vendues aux centres de détention américains. D’après l’agence Associated Press, 364 détenus répartis dans plusieurs prisons de l’Idaho ont profité d’une faille logicielle pour dérober 225.000 dollars (193.000 euros) en crédits JPay.

Jusqu’à 2,10 euros pour cinq emails

Selon Associated Press, les détenus sont parvenus à se créditer plusieurs centaines de dollars, voire davantage. Cinquante d’entre eux ont fait grimper leur solde de plus de 1000 dollars. Le montant le plus élevé a avoir été dérobé pour un seul détenu est de 10.000 dollars. Bien que les informations recueillies par l’agence confirment que ce vol est intentionnel, peu de détails ont été communiqués quant à la nature de la faille exploitée. A ce jour, JPay affirme avoir récupéré 65.000 dollars sur la somme dérobée. Les comptes des détenus concernés ont pour le moment été suspendus.

Une tablette fournie par JPay
Une tablette fournie par JPay © JPay

En 2002, la firme s’est lancée dans la commercialisation de services numériques dans les prisons américaines. Grâce à ses tablettes, les personnes incarcérées peuvent communiquer avec leurs proches par mail ou par échange de vidéos. Avec des tarifs qui peuvent parfois sembler prohibitifs. Dans les établissements concernés par le piratage, JPay facture 2,45 dollars (2,10 euros) l’envoi de cinq emails. Les tarifs peuvent s’envoler pour les services de transfert d’argent. Les détenus de la prison d’Arcadia Road (Floride) doivent par exemple débourser près de 2 dollars pour des transferts inférieurs à dix dollars.

Securus Technologies, maison-mère de JPay, a également fait parler d’elle en mai dernier. Le New York Times révélait que son système de géolocalisation avait été utilisé par un shérif, sans aucune autorisation judiciaire. Ce dernier avait ainsi pu localiser une dizaine d’individus à l’aide de leur smartphone. D’après le site Motherboard, des données stockées sur les serveurs de Securus Technologies avaient été piratées. Une mauvaise sécurisation des informations avait alors été mise en cause.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co