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"Deep fake": parfois politiques, ces vidéos trafiquées sont pornographiques dans 96% des cas

Un deepfake montre Donald Trump et Vladimir Poutine en Mini moi et Dr. Evil.

Un deepfake montre Donald Trump et Vladimir Poutine en Mini moi et Dr. Evil. - Sinofis/ YouTube

Les "deep fake" mettent à profit l'intelligence artificielle pour animer un visage ou retranscrire une voix à partir de simples images ou d'échantillons audio.

La pornographie, et de plus en plus la politique, constituent les sujets de prédilection du "deepfake", ces vidéos truquées hyper-réalistes qui prolifèrent sur le net, selon une étude de Deep trace, une entreprise spécialisée dans la sécurité en ligne.

L'immense majorité (96%) des deepfake reste consacrée à la "pornographie non consensuelle", utilisant des images de femmes - souvent célèbres - dans des vidéos manipulées grâce à l'intelligence artificielle, selon l'enquête menée par la société basée à Amsterdam.

Quelque 15.000 vidéos de ce genre ont été repérées au cours des sept derniers mois, selon l'étude.

Influencer l'opinion par de fausses vidéos

Quatre sites "spécialisés" ont été visités plus de 100 millions de fois, "ce qui démontre l'existence d'un marché pour les sites Web hébergeant des deepfakes pornographiques, et une tendance qui va s'accentuer à moins que des mesures décisives ne soient prises", d'après les mots de Giorgio Patrini, directeur général de Deeptrace, sur son blog.

Mais le "deepfake" commence aussi à "avoir un impact significatif dans la sphère politique", a relevé M. Patrini, citant des cas au Gabon et en Malaisie, "qui illustrent la façon dont les deepfakes sont déjà en train de déstabiliser les processus politiques".

Certaines vidéos utilisent des voix synthétiques et des images créées de toutes pièces de personnes, et "ont été utilisées pour influencer l'opinion contre des entreprises et des gouvernements", s'inquiète-t-il.

Les inquiétudes concernant le "deepfake" et ses possibles répercussions sur les processus électoraux sont de plus en plus fortes, malgré les efforts des géants de l'internet pour les repérer et les contrer.

E.T. avec AFP