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Affaire Benalla: privé de partages Facebook, le site parodique Nordpresse crie à la censure

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- - Capture d'écran Nordpresse

De son côté, le réseau social dément toute volonté de censure et invoque des "problèmes techniques".

Facebook a-t-il tenté de bloquer les publications du site Nordpresse sur l'affaire Benalla? C'est tout le sujet de la querelle qui oppose depuis ce dimanche le site parodique belge et le réseau social de Mark Zuckerberg. 

Origine du différend: l'impossibilité, constatée par de nombreux internautes dimanche jusqu'en fin de journée, de partager les publications du "Gorafi belge". Dimanche matin, Nordpresse assurait avoir reçu "des centaines de messages de gens qui ont vu leurs partages supprimés de Facebook". Un bug qu'a également pu constater un journaliste du Monde

Le site belge a immédiatement crié à la censure politique. "On sait comme le patron de Facebook France est en lien direct avec l'Élysée", a estimé Nordpresse, assurant que "TOUS les articles" censurés concernaient l'affaire Benalla. Toujours selon le journaliste du Monde le problème de partage concernait en réalité l'ensemble des publications du site. 

Un "problème technique" selon Facebook

Les propos de Nordpresse ont immédiatement été relayés sur Facebook mais aussi sur Twitter, où le hashtag #Nordpresse figurait parmi les plus utilisés dimanche. Tout comme Florian Philippot, l'ancienne porte-parole de la France insoumise Raquel Guarrido a apporté son soutien au site belge, dénonçant une "censure (...) intolérable" et demandant "une explication" à Facebook. 

Face à la polémique, Facebook a réagi dans un communiqué. Le réseau social a fermement nié toute volonté de censure, mentionnant un "problème technique empêchant l'affichage d'un aperçu". Ce problème "est en train d’être réparé, et nous nous excusons pour la gêne occasionnée", a encore précisé Facebook. 

Nordpresse a réagi derechef quelques heures plus tard, fustigeant une "excuse" visant à dissimuler la "décision personnelle d'un employé" qui souhaitait "nettoyer Facebook des trucs qui lui plaisaient pas". "La principale cause des bugs... elle est entre le clavier et la chaise de bureau", a encore jugé le site belge.

Un problème d'URL?

Cette initiative personnelle invoquée par Nordpresse semble pourtant peu probable. Les règlements de Facebook ne permettent pas à ses équipes de supprimer une publication, parodique ou tout simplement fausse, au seul motif qu'elle relève de la "fake news". L'algorithme du réseau social se contente de reléguer la publication au bas du fil d'actualité. 

Pour l'un des fondateurs du Gorafi, il pourrait s'agir d'un simple problème d'url: Nordpresse troque parfois son nom de domaine contre celui d'un média plus sérieux, afin de duper le lecteur. "France Info", "Le Parisien", "Actu Belgique"...: autant d'alias que Nordpress utilise parfois pour diffuser ses pastiches. Or Facebook interdirait cette pratique.

Créé en 2014, Nordpresse - en allusion au leader de la presse belge francophone, Sudpresse - se présente comme un site satirique. Mais, contrairement à d'autres sites parodiques comme le Gorafi, Nordpresse est régulièrement accusé de diffuser de fausses informations sur le ton de la parodie.

En 2016, le site avait induit en erreur Christine Boutin, qui avait pris pour argent comptant un article du site qui la mentionnait. Elle avait par la suite attaqué Nordpresse pour diffamation. 

C.R.