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Démarchage téléphonique: comment éviter les appels intempestifs

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- - CC, Flickr (Alan Clark)

L’association UFC-Que Choisir lance une pétition pour interdire le démarchage téléphonique. En attendant une éventuelle évolution de la loi, voici comment se protéger au mieux.

La technique est assimilée à du “harcèlement commercial” par l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir. Pour certains français, le démarchage téléphonique est synonyme de dérangements intempestifs bien difficiles à contourner. L’organisme, qui lance ce 20 janvier une pétition pour faire interdire cette pratique, regrette son statut spécifique: alors que l’approbation du consommateur est - en théorie - indispensable à l’envoi de mails ou de SMS, rien n’empêche par défaut une entreprise d’appeler un client potentiel. Voici comment éviter d’être dérangé.

1. Refuser de partager ses données

En matière de démarchage publicitaire, la prévention est reine. Il est ainsi indispensable de limiter au maximum le partage de ses données personnelles, à commencer par son email ou son numéro de téléphone. Au moment de proposer un service ou de vendre un produit, il n’est pas rare que l’enseigne demande deux cocher deux cases.

La première consiste à accepter les conditions d’utilisation, ce qui est indispensable. La seconde implique d’accepter de partager ses données à des fins commerciales, souvent avec des “tiers” ou des “partenaires”. Face au flou de cette dénomination - et à ses dérives potentielles, il est fortement recommandé de ne jamais donner son accord. Certaines entreprises plus pernicieuses tentent d’induire le client en erreur en inversant la formulation. Ce qui implique au contraire de cocher la case pour refuser le partage de ses données. Une lecture attentive de cette ligne est donc indispensable.

Interface du site OUI.sncf
Interface du site OUI.sncf © BFMTV.COM

Notons que cette collecte d’informations ne se fait pas que sur le Web. De nombreuses enseignes récoltent des numéros de téléphone directement en boutique, par des formulaires papier, ou en proposant des cartes de fidélité. Plus récemment, les marques ont mis en place l’envoi de tickets de caisse par email. Si cette pratique peut avoir des vertus écologiques, elle s’accompagne d’un partage de données personnelles. Là encore, le client devra signifier son choix de ne pas être contacté à des fins commerciales au moment du paiement.

2. Limiter l’accessibilité de son numéro

En plus de ces réflexes quotidiens, il est possible de limiter l’accès à son numéro de téléphone. D’abord par la traditionnelle “liste rouge”, qui doit être proposée gratuitement par son opérateur téléphonique. Ensuite par la “liste orange”, plus spécifique à la prospection commerciale. Surtout, par le service gratuit Bloctel, mis en place par le gouvernement en 2016, qui permet de signifier sa volonté de ne pas être démarché par téléphone.

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Malheureusement, ces solutions sont loin d’être parfaites. Bloctel, qui est une entreprise privée gérée par quatre firmes de démarchage téléphonique, est régulièrement pointée du doigt pour son manque d’efficacité, notamment en raison des exceptions permises. Ainsi, une entreprise disposant d’un contrat avec le consommateur (un opérateur ou un fournisseur d’énergie, par exemple), pourra contacter son client, au même titre que les services publics, les instituts de sondage ou les associations à but non lucratif. En parallèle, de nombreux acteurs du secteur ne respectent pas l’obligation de consulter les listes établies par Bloctel avant lancer des campagnes de démarchage, au mépris de la loi.

Par téléphone, il reste possible de spécifier à toute entreprise sa volonté de faire supprimer son numéro de téléphone des bases de données. Et ce, sans la moindre justification. Cette dernière doit s'exécuter, sous peine d’amende. Si le démarchage se poursuit, il est possible d’adresser une plainte à la CNIL, en quelques clics.

3. Adopter ses propres outils “anti-spam”

Face aux nombreuses limites des systèmes mis en place, les plus pragmatiques peuvent opter pour des solutions individuelles, sur fixe comme sur mobile. Depuis quelques semaines, le fabricant Panasonic commercialise un téléphone fixe destiné à bloquer les appels publicitaires. Si un appel est reçu par un numéro ne figurant pas dans les contacts enregistrés, le téléphone réclame un code défini par l’utilisateur pour déclencher la sonnerie. Une suite de chiffres inconnue des sociétés de démarchage téléphonique, qui se retrouvent impuissantes.

L'application Orange Téléphone
L'application Orange Téléphone © Orange

Sur mobile, Orange a récemment lancé une application - iOS et Android - baptisée Orange Téléphone. Disponible pour les clients de tous les opérateurs, elle utilise les signalements de la communauté pour identifier des numéros frauduleux et/ou indésirables. Un message s’inscrivant à l’écran suggérera alors de ne pas répondre, puis de bloquer les appels émanant du numéro en question.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co