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Attaque de Strasbourg: comment repérer de fausses images et vidéos sur les réseaux sociaux

Selon plusieurs médias italiens, il s'agit d'un journaliste de 28 ans originaire de la région de Trente.

Selon plusieurs médias italiens, il s'agit d'un journaliste de 28 ans originaire de la région de Trente. - Abdesslam MIRDASS / AFP

De simples outils existent pour mieux appréhender les vidéos et images partagées sur Facebook, Twitter et YouTube, et se faire un avis fondé sur leur véracité.

L’attentat survenu à Strasbourg le prouve une nouvelle fois. Après chaque événement grave, s'aventurer sur les réseaux sociaux sans tomber nez à nez avec une information non vérifiée devient un parcours du combattant. Ce mercredi, de nombreuses théories complotistes ont fleuri sur des groupes Facebook de gilets jaunes pour interpréter les événements de Strasbourg, photos et vidéos à l'appui. 

Ces contenus, sujets à manipulation, sont à prendre avec des pincettes. Plusieurs réflexes utiles peuvent être adoptés pour déterminer leur fiabilité et, le cas échéant, éviter de contribuer à leur propagation. 

"Comme par hasard"

Les images et vidéos qui circulent pour dépeindre une situation ont parfois été réalisées à une date antérieure ou dans un contexte tout autre. L'un des derniers exemples en date est une vidéo partagée comme preuve récente des violences policières. Le contenu datait en réalité de 2015, comme le relevait AFP Factuel, le service de vérification des faits de l'AFP.

Evaluer la date de création d'une image peut passer par un réflexe très simple et accessible à tous qu'est la recherche inversée proposée sur Google images. Il suffit de charger le contenu à analyser en cliquant sur l’icône en forme d’appareil photo avant de pouvoir déterminer la date de sa publication initiale et le contexte dans lequel elle s'inscrivait. 

En ce qui concerne les vidéos YouTube, Amnesty International propose un outil pour vérifier de quelle façon elles ont été -ou non- diffusées par d’autres personnes auparavant. Le projet InVID promet également une vérification similaire.

Les images retouchées peuvent elles aussi faire beaucoup de dégâts. L'outil FotoForensics propose, après chargement d'une photo, de déterminer si elle est passée par un logiciel tel que Photoshop. Il suffit pour cela de soumettre sa photo dans le cadre suivant

FotoForensics permet de repérer les images retouchées.
FotoForensics permet de repérer les images retouchées. © FotoForensics

Les métadonnées cachées

Autres précieux indices auxquels se fier: les métadonnées associées aux photos, telles que leur date de prise ou leur géolocalisation. Un fichier en .jpeg peut par exemple contenir jusqu'à la marque de l’appareil photo utilisé. Sur PC, un clic droit sur la photo, puis la sélection de "propriétés - avancées" suffit pour accéder à ces informations. L'outil Jeffrey's Exif Viewer va encore plus loin en extrayant ces mêmes données. Les photos prises avec un smartphone peuvent ainsi être automatiquement replacées sur une carte. Malheureusement, les données Exif se perdent lorsqu'il s'agit d'une capture écran et peuvent aussi disparaître si une image a été soumise à Photoshop.

La diffusion massive de fausses photos et vidéos est censée gagner encore en efficacité à l'heure de l'avènement des "deep fakes", ces faux contenus rendus particulièrement vraisemblables grâce à l'intelligence artificielle. L'un des exemples les plus emblématiques à ce jour reste ce faux discours de Barack Obama, recréé grâce à des extraits de ces anciennes interventions publiques.

Se montrer attentif aux commentaires associés à une photo ou une vidéo, en balayant sa popularité et son nombre de partages sur les réseaux sociaux, reste essentiel pour garder un esprit critique. Par ailleurs, et en cas d'événements graves, les autorités diffusent des informations officielles sur les mesures de sécurité en cours. Ainsi des comptes Facebook et Twitter de la Gendarmerie nationale et du Ministère de l'intérieur. Ce dernier dispose depuis fin mai d'un compte Twitter spécialement dédié aux événements majeurs de sécurité publique ou civile. Ce même @Beauvau_Alerte a été mis à profit lors de l'attaque de Strasbourg. 

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech