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Comment les satellites (et une intelligence artificielle) parviennent à compter les arbres en Afrique

Ainsi, 9,9 milliards d'arbres stockent 0,84 milliards de tonnes de carbone.

Ainsi, 9,9 milliards d'arbres stockent 0,84 milliards de tonnes de carbone. - Jekesai NJIKIZANA © 2019 AFP

Une nouvelle méthode qui combine images de la NASA et intelligence artificielle permet d'estimer la quantité de carbone captée par les arbres en Afrique subsaharienne.

Près de 10 milliards d'arbres en Afrique subsaharienne. C'est le nombre estimé grâce à un système, qui repose sur des images satellitaires et une intelligence artificielle, mis au point par une équipe de chercheurs, dont des Français. Ils ont ainsi pu estimer la quantité de carbone stockée par ces arbres, rapporte France Inter.

Aucun calcul de ce type, n'avait été opéré auparavant, tout du moins sur une superficie aussi grande. Soit le détail manquait, soit la puissance des ordinateurs était insuffisante. Ainsi, 9,9 milliards d'arbres stockent 0,84 milliard de tonnes de carbone, dans cette zone aride qu'est l'Afrique subsaharienne, qui s'étend de l'océan Atlantique à la Mer Rouge. Tous ces résultats ont été publiés dans une étude parue dans la revue scientifique Nature le 1er mars.

Un tel recensement a été rendu possible en combinant plusieurs technologies. La NASA a fourni les images satellitaires à haute résolution spatiale (50cm), des chercheurs de l'Université de Copenhague ont imaginé l'algorithme qui fait fonctionner l'IA et des chercheurs français ont apporté l'aspect technique comme les mesures ou les références des terrains. La méthode consiste en une analyse de plus de 300.000 images, de compter chaque arbre qui apparaissent sur chacune d'entre elles puis de calculer la quantité de carbone stockée dans chaque arbre en étudiant leur composition et leur densité.

Généraliser la méthode

Ce travail titanesque a pour but de suivre la déforestation et la régénération des arbres puisque la protection de biodiversité passe notamment par un recensement précis. "Les arbres situés en zones sèches stockent du carbone, fournissent des services écosystémiques précieux et soutiennent les moyens de subsistance des populations locales (...) Connaître leur distribution, leurs stocks de carbone, leur densité est de plus essentiel pour la protection écologique, l’atténuation du changement climatique et la restauration des écosystèmes des zones sèches", explique le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans une note qui accompagne l'étude.

La prochaine étape sera de tester cette méthode pour des forêts plus denses comme les forêts équatoriales. Cela nécessiterait une résolution encore plus fine capable de zoomer à 30 cm.

Margaux Vulliet