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Clone 3D et suivi oculaire: comment Facebook veut rentabiliser son “métavers”

Le géant américain a déposé une série de brevets illustrant ses pistes pour adapter la publicité en ligne à son futur monde virtuel.

C’est le nouveau cheval de bataille de Facebook (dont la maison-mère est rebaptisée Meta), en dépit de multiples accusations de monopole et de lacunes de modération. Évoqué depuis plusieurs semaines par l’entreprise, le projet de “métavers” consiste à bâtir un monde virtuel pour des internautes équipés de casques de réalité virtuelle, à la façon d’un Second Life 2.0. Comme le relève le Financial Times (FT), l’entreprise dépose régulièrement des brevets pour rentabiliser son investissement.

Si ces documents ne sont que théoriques et n’impliquent pas que les technologies inventées soient un jour mises en œuvre, ils permettent d’éclairer les principales pistes de Meta, bien décidé à rester l’un des leaders de la publicité en ligne.

Tête de gondole 2.0

Parmi les brevets évoqués par le FT, celui d’un logiciel capable de recopier à l’identique un visage à partir d’une photographie, pour le transformer en un avatar en trois dimensions, dont l’utilisateur pourrait alors se servir pour évoluer dans le monde virtuel.

Mais d’après les documents consultés par le média américain, Facebook travaille également à un système de suivi des expressions faciales intégré à un casque de réalité virtuelle, pour mieux comprendre le comportement de l’internaute.

Un “tracking” du regard pourrait ainsi être utilisé pour connaître ses intérêts, en temps réel. Par exemple, si ses yeux venaient à se poser longuement sur un produit, dans un magasin en trois dimensions, rappelle le FT.

Les brevets concernent également des projets de magasins virtuels avec une technologie développée par Facebook et permettant à des annonceurs d’acheter des emplacements dans le “métavers” pour y faire la promotion de leurs produits. Une tête de gondole 2.0, en somme.

Face aux développements du “métavers”, aux contours et aux usages encore très flous, certains spécialistes s’alarment toutefois de l’immense quantité de données personnelles qui pourront être récoltées et traitées par Facebook. Avec au passage un défi immense en termes de modération, qui constitue pourtant le talon d’Achille de la plateforme telle qu’elle existe aujourd’hui.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co