Tech&Co
Tech

"Cela nous coûte de l'argent", Qobuz réagit aux fausses écoutes sur les plateformes de musique

La plateforme française Qobuz a participé à l'étude du Centre national de la musique qui a révélé qu'il y aurait eu entre 1 et 3 milliards de fausses écoutes en France en 2021.

"Tout le monde est perdant" affirme Georges Fornay, Directeur général délégué de Qobuz sur le plateau de Tech&Co en réaction à la sortie de l'étude du Centre National de la Musique qui estime qu'il y aurait eu entre 1 et 3 milliards de fausses écoutes en France en 2021. La plateforme d'écoute française Qobuz a participé au rapport.

Qobuz mise sur la qualité musicale et sonore. Sur sa plateforme, Qobuz a détecté 1,6% de fausses écoutes. "On ne détecte pas toute la fraude car c'est très complexe", confie Georges Fornay. Mais en s'appuyant sur les données et les statistiques, la plateforme est capable de détecter les comportements inhabituels "et c'est cela qui nous interpelle".

Cette détection est possible car Qobuz reporte tout ce qu'il se passe sur sa plateforme. Pour comprendre le mécanisme de fraudes, il faut s'intéresser à l'écosystème du streaming musical. "Chaque écoute de plus de 30 secondes génère des revenus reversés aux ayants droits ou aux maisons de disques", explique le directeur. Ce sont ces derniers qui rémunèrent les artistes selon un pourcentage bien défini.

Selon Georges Fornay, ce "phénomène de fraude" s'explique de plusieurs manières: cela peut venir de "gens qui veulent gagner de l'argent", de "faux labels créés par des agrégateurs" pour générer un vrai business ou d'individus voulant augmenter la visibilité de certains artistes en les faisant remonter dans les algorithmes de recommandation.

Des systèmes bien ficelés

Il souligne également que "ces faux streams nous coûtent de l'argent". En effet, si l'activité est factice cela ne rapporte rien à la plateforme car elle ne génère pas de nouveaux abonnements.

Pour établir l'étude, c’est à l’aide d'outils que les plateformes ont pu détecter ces fausses écoutes par exemple à travers des comportements inhabituels comme des durées de streaming très longues ou des morceaux passés en accéléré.

Les fraudeurs mettent en place des systèmes bien ficelés avec des ordinateurs montés en réseau qui font tourner des titres en boucle, bien souvent à l'aide de faux comptes ouverts avec des cartes bleues périmées ou volées. Ils utilisent aussi des virus pour prendre le contrôle d’un ordinateur et lancer des écoutes ou encore ils organisent des cyberattaques sur de vrais comptes.

Margaux Vulliet