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Annecy: malgré les demandes de retrait, des vidéos circulent toujours au lendemain de l'attaque

Sur Twitter ou Facebook, les vidéos de l'attaque au couteau d'Annecy ont été majoritairement supprimées. Pourtant, certaines restent visibles malgré les sanctions pénales encourues.

Personnalités politiques comme anonymes, de nombreux internautes ont relayé ce les images - insoutenables - de l'attaque au couteau d'Annecy. Or, la diffusion de ces vidéos est punie par la loi: en effet, toute personne qui diffuse et partage des vidéos montrant des violences aux personnes s’expose à des sanctions pénales.

Le ministre en charge du Numérique, Jean-Noël Barrot, a assuré jeudi être "en lien avec les équipes de Twitter France pour assurer le retrait de toute image choquante". Mais au lendemain de l'attaque, si la majorité des contenus concernés ont depuis été supprimés, certains restent toujours visibles sur les réseaux sociaux.

En très peu de temps, Tech&Co a pu identifier ce vendredi plusieurs vidéos des faits par une simple recherche sur les moteurs de recherche internes de Twitter ou Facebook. On y voit notamment l'assaillant porter des coups de couteau en direction d'une poussette au sein d'une aire de jeu.

Le retrait "n'est pas fait", "c'est toujours compliqué", a concédé Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur, invitée jeudi soir de TMC. "On est aussi sur des plateformes qui sont à l'étranger donc c'est le droit notamment américain qui s'applique."

Cinq ans de prison

Au moment où les publications se multipliaient, peu de temps après l'attaque qui a blessé six personnes dont quatre enfants en bas âge, le commandement de la gendarmerie chargé des enquêtes numériques a rappelé les sanctions pénales encourues.

Les internautes qui diffusent ces séquences montrant des violences aux personnes sont passibles d'une peine de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. La loi précise néanmoins que l'article 222-33-3 du Code pénal exempt de sanction les diffusions résultant "de l'exercice normal d'une profession ayant pour objet d'informer le public ou afin de servir de preuve en justice".

Face à de telles vidéos, les bons réflexes à adopter sont simples: ne pas partager ou aimer ce contenu et signaler la publication auprès de la plateforme Pharos.

"Parce que derrière, ça peut inciter des personnes, exposer des personnes qui ne le veulent pas à ces images", a rappelé Camille Chaize.

"Protégez-vous et protégez vos proches de ces images", a exhorté la porte-parole du ministère de l'Intérieur. "Ça ne sert à rien de voir un enfant se faire poignarder dans une poussette."

Pierre Monnier