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Un Français sur quatre "renoncerait" aux sites porno en cas de mise en place d'une double authentification

Une enquête Ifop révèle l'avis des Français sur les possibles restrictions encourues par les sites pornographiques. S'ils sont majoritairement pour, ils sont dubitatifs quant à leur mise en place.

Le sort des sites pornographiques devrait en être jeté d'ici demain, vendredi 7 juillet. Ce jour, le Tribunal judiciaire de Paris répondra - favorablement ou non - à la demande de l'Arcom, qui souhaite obliger les cinq pornographiques les plus consultés en France à bloquer leur accès aux personnes mineures. Les sites en question sont Pornhub, Tukif, XHamster, Xvideos et Xnxx. Dans ce cadre, l'Ifop a réalisé, pour le média spécialisé 01net et l'agence FLASHS, une étude sur la consommation française de pornographie, dévoilé ce jeudi 6 juillet.

Il en ressort que, dans le cas de la mise en place d'un système de double authentification, 27% des Français interrogés, soit plus d'un quart, "renonçeraient à leur fréquentation" de sites pornographiques.

Près des trois quarts des personnes interrogées sont favorables au durcissement des conditions d'accès aux sites pornographiques, notamment pour protéger les personnes mineures et leur en bloquer l'accès. Cependant, 81% des interrogés estiment que les moyens mis en place pour ce faire seront largement contournés. 62% doutent, eux, que ces mêmes moyens ne soient d'ailleurs simplement pas techniquement possibles.

Des restrictions à concrétiser

C'est ici que le bât blesse pour l'Arcom: aucune méthode concrète et efficace n'a été mise en lumière pour bloquer cet accès aux mineurs. Le système de double authentification, largement pressenti, fait aussi craindre des risques pour les données personnelles des utilisateurs.

Cependant, malgré la contrainte, 43% des interrogés fréquentant quotidiennement des sites pornographiques "se disent prêtes à souscrire à un contrôle strict de leur âge" pour continuer à y avoir accès. 21% "chercheront à contourner les mesures restrictives" en allant vers des plateformes n'exigeant pas de vérification.

Une idée qui soulève d'ailleurs des inquiétudes concernant les mineurs: 79% des répondants craignent que ces nouvelles restrictions poussent les mineurs à aller vers des sites sans modération ni réglementation et aux contenus plus choquants. L'exposition à la pornographie, au demeurant, se fait de plus en plus jeune: plus du tiers des hommes de 18 à 24 ans ont consulté du porno avant leur 13 ans, contre 12% il y a 10 ans.

Le Tribunal judiciaire de Paris doit donc rendre sa décision ce vendredi 7 juillet. Si la requête de l'Arcom est acceptée, certains sites pornographiques n'excluent pas de retirer leurs services du territoire français, faute de moyens mis en oeuvre.

Victoria Beurnez