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Jugé "à risque" par la Commission européenne, Huawei dénonce une qualification "discriminatoire"

Les équipementiers télécoms chinois Huawei et ZTE vont faire l'objet d'un bannissement dans l'Union européenne, en raison des risques craints par la Commission.

L'équipementier télécoms chinois Huawei a jugé, vendredi 16 juin, "discriminatoire" le fait d'être qualifié de fournisseur à risque par la Commission européenne, qui a recommandé de l'exclure des réseaux mobiles européens.

"La mise en place de restrictions ou d'exclusions fondées sur des jugements discriminatoires pose des risques économiques et sociaux importants. Elle pourrait entraver l'innovation et fausser le marché européen", a réagi Huawei dans un communiqué.

La Commission européenne a estimé jeudi 15 juin que les fournisseurs chinois d'équipements télécoms Huawei et ZTE représentaient un risque pour la sécurité de l'UE, et a annoncé qu'elle ne souscrirait plus de services de téléphonie mobile s'appuyant sur les matériels de ces entreprises.

Le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton a appelé les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure ces équipements de leurs réseaux mobiles.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de maintenir des dépendances qui pourraient devenir des armes contre nos intérêts. Ce serait un trop grand risque pour notre sécurité commune", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

"A l'encontre du libre-échange"

"Désigner publiquement une entreprise comme un 'fournisseur à haut risque' sans fondement juridique va à l'encontre des principes du libre-échange. Cette qualification discriminatoire (...) ne devrait jamais être appliquée sans procédure justifiée et sans audition adéquate", a répliqué l'entreprise.

"La cybersécurité est la priorité absolue de Huawei", affirme encore le groupe chinois qui "reste déterminé à fournir des produits et des services certifiés et fiables (...) au service de millions d'Européens".

Huawei explique avoir ouvert un "Centre de Transparence sur la Cybersécurité" à Bruxelles, ouvert aux clients et aux organismes de test indépendants. "Ils sont invités à effectuer des tests et des vérifications de sécurité impartiaux", assure l'équipementier.

L'Europe est sous pression des États-Unis pour exclure Huawei accusé de permettre des activités d'espionnage pour le compte de Pékin. Washington a déjà interdit la vente des équipements du groupe.

Des interdictions pour la fourniture d'équipements 5G ont également déjà été prises au Royaume-Uni et au Canada, mais les pays européens sont divisés sur l'approche à adopter malgré la recommandation de la Commission.

Victoria Beurnez avec AFP