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Accord entre Rome et le fonds KKR sur une offre conjointe pour le réseau de Telecom Italia

Un protocole d'accord a été signé entre le gouvernement italien et le fonds d'investissement américain KKR en vue d'une offre conjointe visant à racheter le réseau fixe de Telecom Italia.

Le gouvernement italien a signé jeudi un protocole d'accord avec le fonds d'investissement américain KKR en vue d'une offre conjointe visant à racheter le réseau fixe de Telecom Italia (TIM), a annoncé le ministère de l'Economie. "L'accord prévoit la formulation d'une offre contraignante" stipulant que le ministère de l'Economie prendra une part allant "jusqu'à 20%" dans la future société de TIM regroupant son réseau fixe et sa filiale de câbles sous-marins.

"Les termes de l'offre" impliquent "un rôle déterminant du gouvernement dans la définition des choix stratégiques" de Telecom Italia, dont le principal actionnaire est le géant français des médias français Vivendi, souligne le ministère dans un communiqué. L'Etat italien est le deuxième actionnaire de Telecom Italia, à travers la participation de 9,81% détenue par la Caisse des dépôts italienne (CDP).

La Première ministre Giorgia Meloni avait affiché à plusieurs reprises son objectif de créer "un réseau national sous contrôle public". Le gouvernement nationaliste avait promis des solutions pour Telecom Italia pour la fin 2022, mais était resté plutôt silencieux sur le sujet depuis. La cession du réseau devrait permettre à Telecom Italia de diminuer son énorme dette, qui s'élève à 26,2 milliards d'euros.

"Joyau de la couronne"

Après des mois de suspense, Telecom Italia avait opté fin juin pour l'offre du fonds KKR en vue du rachat de son réseau, prenant ainsi le contrepied de Vivendi. Le conseil d'administration a donné mandat au PDG Pietro Labriola pour entamer des négociations exclusives avec KKR, fixant la date butoir pour le dépôt d'une offre définitive au 30 septembre. L'offre de KKR, d'environ 23 milliards d'euros, a été jugée plus avantageuse que celle de la CDP, qui tournait autour de 19,3 milliards d'euros.

Mais l'offre de KKR est restée très éloignée des attentes de Vivendi, qui avait réclamé 31 milliards d'euros et était favorable à un arrêt net des négociations. "Le réseau est le joyau de la couronne de Telecom Italia", avait assuré fin juillet le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, qui avait claqué la porte du conseil d'administration de TIM en janvier.

"Si vous voulez séparer le réseau du reste de l'entreprise, vous devez répondre à des questions très complexes, comme: que deviendra Telecom Italia après la séparation de son réseau?", a-t-il souligné, s'interrogeant ainsi sur l'avenir de la branche services du groupe. Une offre conjointe entre Rome et KKR pourrait faire monter les enchères et impliquer aussi d'autres investisseurs italiens comme le fonds d'infrastructure F2i.

J. Br. avec AFP