“Ils auraient pu faire plus": un ex-salarié de Pornhub reconnaît des failles de modération

Dans un documentaire sur la plateforme de contenus pornographiques, un ex-salarié raconte que l’entreprise n’a pas suffisamment agi pour supprimer les contenus illégaux.

Pédopornographie, revenge porn… Des vidéos qui auraient dû être supprimées sont restées, parfois pendant des mois, en ligne sur le site Pornhub, le plus gros site pornographique du monde.

Dans le documentaire Money Shot : The Pornhub Story, qui arrive courant mars sur Netflix, un ancien modérateur, chargé de supprimer les vidéos illégales, raconte que de "nombreuses vidéos qui auraient dû être retirées sont restées en place pendant des mois" sur la plateforme.

"Je pense que l'entreprise aurait pu faire plus pour empêcher certaines choses et a choisi de ne pas le faire. Et cela n’a vraiment changé qu'après avoir eu des problèmes" poursuit cet ex-salarié de MindGeek, la maison-mère de Ponrhub.

"Nous parcourions les vidéos aussi vite que possible. Même si nous pensions que nous faisions preuve de diligence dans notre travail, nous rations encore quelques vidéos de temps en temps” précise-t-il sous couvert d’anonymat.

"Les règles changeait tout le temps"

Et cela valait pour les vidéos concernant des mineurs. "Nous devions juste deviner (leur âge) et notre manager décidait ensuite si la vidéo devait être retirée ou non. Les règles changeait tout le temps" assure-t-il.

Pornhub, largement pointé du doigt ces dernières années pour les contenus impliquant des mineurs, des images de viol ou pour des vidéos diffusées sans le consentement des personnes filmées, cherche à mieux encadrer les dérives.

"La politique de MindGeek est de supprimer immédiatement tout contenu qui enfreint nos conditions d'utilisation et d'examiner tout contenu signalé par les utilisateurs, sans poser de questions” a indiqué le groupe auprès de Business Insider.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business