Snapchat entre au Musée du Louvre pour vous faire redécouvrir les antiquités égyptiennes

À compter de ce 18 octobre, des expériences en réalité augmentée font leur apparition au Louvre et notamment au département des antiquités égyptiennes pour découvrir les secrets anciens grâce à Snap.

Des visiteurs armés de leur téléphone pointé vers des œuvres, prêts à dégainer leur appareil photo: une image devenue monnaie courante dans les musées du monde entier. Au Louvre, cela va être plus que jamais un geste incontournable pour en apprendre encore plus.

À compter de ce 18 octobre, lorsque vous arpenterez le département des Antiquités égyptiennes, ce sera même une expérience inédite et enrichissante à ne pas manquer. Des expériences innovantes et éducatives en réalité augmentée attendent ainsi les curieux autour de trois œuvres exposées dans les salles 324 et 325. Baptisées “L’Égypte Augmentée”, elles veulent porter un nouveau regard sur le Musée du Louvre et ses antiquités.

Le musée du Louvre accueille Snapchat pour une expérience en réalité augmentée autour de l'Egypte © Tech&Co

Des filtres pour aussi se cultiver

Ce projet est le fruit d'un partenariat entre le célèbre lieu culturel parisien et l'AR Studio de Snap, créé l’an dernier à Paris pour que la plateforme puisse montrer qu’elle pouvait faire bien mieux que les seuls filtres rigolos. Divers projets ont pris forme, notamment avec le Centre George-Pompidou et désormais avec le musée du Louvre.

L'Egypte Augmentée au musée du Louvre © Tech&Co

En scannant un QR Code devant les trois œuvres concernées pour le moment (Le Naos d’Amasis, La Chambre des Ancêtres, le Zodiaque de Dendéra), les visiteurs vont pouvoir profiter d’une reproduction telle que l’objet, les murs ou les statues ont été conçus à l’origine, avec leurs couleurs, leurs bas-reliefs estompés depuis et tous leurs détails. Des explications s'affichent en complément.

Le Louvre et Snapchat ont commencé à réfléchir au projet il y a un an. Il fallait sélectionner les œuvres concernées que le musée souhaite "augmenter", documenter sur les histoires, les secrets et autres éléments qui seraient révélés en réalité augmentée, mais aussi en informations complémentaires. "On leur a proposé des techniques visuelles, de narration visuelle, des effets spéciaux, et on a mis tout ça en place", explique à Tech&Co Donatien Bozon, responsable de l’AR Studio de Snap.

"On a fait beaucoup d’allers-retours pour valider scientifiquement chaque expérience. Tout a été validé par les conservateurs du Louvre, scientifiquement parlant. Il y a des expériences qui s’apparentent à de la restauration numérique comme la Chapelle des Ancêtres abîmée par le temps. Nous en avons restauré tous les dessins des hiéroglyphes et redonné leur couleur d’origine", souligne Donatien Bozon.

Le Naos tel qu'il apparaît dans sa forme "originelle" sur l'application Snapchat © Tech&Co

Un partenariat "gagnant-gagnant"

Avec l’apport de l’expérience AR de Snap, le Musée du Louvre reconnaît que cela peut lui apporter un nouveau public grâce à ce "formidable outil de découverte et de médiation", explique Laurence des Cars, Présidente directrice du musée du Louvre. "Cette collaboration souligne à quel point ces nouvelles technologies peuvent accompagner le Louvre dans ses missions afin qu’il demeure un lieu où l’on s’étonne, où l’on apprend à voir et où l’on transmet les savoirs différemment".

Un partenariat "gagnant-gagnant" de l’avis même du patron de l’AR Studio dédié à la culture, à l’art et à l’éducation. "Avec la réalité augmentée, on peut toucher le public de façon simple. On n’a pas besoin de mettre un casque, d’aller dans une autre salle. C’est le prolongement d’un comportement naturel. On sort son smartphone qu’on a déjà en main pour prendre des photos ou des vidéos. Et on utilise un outil que les gens voyaient souvent comme futile, ludique: les filtres Snapchat." Et il se félicite de pouvoir aller beaucoup plus loin avec des institutions culturelles pour montrer que les filtres Snap peuvent servir aussi à s’instruire tout en s’amusant.

L'Égypte Augmentée redonne vie à des trésors picturaux disparus © Tech&Co

En plus de ces trois expériences AR qui seront proposées au sein du musée durant un an, il en existe une quatrième à l’extérieur des lieux, dans la cour Carré et qui fait apparaître l’obélisque ramené d’Égypte là où Jean-François Champollion, qui traduisit la pierre de Rosette, voulut le placer avant que celui-ci ne finisse au milieu de la place de la Concorde. Une cinquième expérience en réalité augmentée est accessible à tous, partout dans le monde, depuis l’application et vous transforme en pharaon ou reine d’Égypte.

Melinda Davan-Soulas