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Réseaux sociaux

Les Etats-Unis réfléchissent à leur tour à imposer la vérification de l'âge aux réseaux sociaux

Cette vérification, présente dans les conditions d'utilisation des plateformes, mais dont l'application est lacunaire, serait faite au moyen de documents d'identification officiels.

Sujet particulièrement épineux pour les plateformes numériques, la vérification de l'âge est dans le viseur d'un projet de loi aux Etats-Unis, baptisé "Protecting Kids on Social Media Act". Porté par quatre sénateurs et dévoilé le mercredi 26 avril, celui-ci a pour but de protéger de manière plus efficace les mineurs présents sur les réseaux sociaux, indique, ce 27 avril, le média spécialisé The Verge.

Ce projet consiste, en substance, à vérifier l'âge de chaque utilisateur, empêcher les personnes de moins de 13 ans de se créer un compte, et créer un panel de règles spécifiques pour les mineurs de 13 ans et plus. Parmi ces règles se trouve notamment l'interdiction d'utiliser les données personnelles pour proposer du contenu ciblé. Un mécanisme permettant d'authentifier l'accord d'un parent ou tuteur devra également être pensé.

Documents d'identification officiels

La loi pourrait se concrétiser au moyen d'un test à l'échelle nationale basé sur un système de vérification d'âge utilisant les documents officiels d'identification. Pour les mineurs, les risques principaux visés par cette loi sont l'exposition à des contenus néfastes, l'addiction aux réseaux sociaux ou encore la pédocriminalité.

Globalement, ce texte se concentre sur les plateformes disponibles aux Etats-Unis, qui permettent de "publier du texte, des photos et des vidéos". Cette description, sans surprise, concerne la majorité des plateformes les plus importantes, tels que Facebook, Instagram, TikTok ou encore YouTube. Pour l'heure, ce projet de loi ne fait que définir les contours de ces nouvelles règles, sans imposer de mécanismes spécifiques à appliquer.

Si, dans les conditions d'utilisation, ces services sont officiellement interdits aux moins de 13 ans, cette règle n'est pas appliquée de manière efficace, et n'impose souvent qu'une simple case à cocher, une sorte d'attestation sur l'honneur, à l'image des sites pornographiques.

C'est d'ailleurs l'un des reproches les plus communément fait à ces entreprises du numérique, bien qu'aucune solution efficace et concrète n'ait encore été mise en place à ce jour à leur encontre. Régulièrement pointés du doigt, les réseaux sociaux les plus utilisés ont tout de même montré patte blanche en instaurant quelques mesures: Instagram avec son selfie vidéo pour vérifier l'âge, ou encore TikTok et sa limite de temps d'utilisation pour les mineurs.

Début mars, l'Assemblée nationale française a déjà pris une mesure en ce sens, en adoptant une proposition de loi visant à mieux définir la majorité numérique. Si ces différents textes viennent effectivement à se concrétiser, ils pourraient changer en profondeur la manière dont sont utilisés les réseaux sociaux, dont une grande partie des utilisateurs sont aujourd'hui très jeunes. Seulement, entre la gestion des données personnelles et l'efficacité réelle, la vérification de l'âge reste un véritable casse-tête pour les régulateurs.

Victoria Beurnez