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Données personnelles

Piratage de 33 millions de Français: que risquez-vous si on vous vole votre numéro de sécurité sociale?

Les entreprises Viamedis et Almerys, qui sont en charge de 33 millions d'assurés français, ont été victimes d'un piratage. Les auteurs se sont notamment emparés des numéros de carte Vitale des victimes.

L'entreprise Viamedis, qui s'occupe de gérer le tiers-payant pour l'assurance maladie de 20 millions de Français, a été victime d'un piratage le jeudi 1er février, au même titre que son concurrent Almerys. Les pirates se sont notamment emparés de données personnelles des assurés, à savoir l'état civil, la date de naissance, le nom de l'assureur, et surtout le numéro de sécurité sociale. Au total, 33 millions d'assurés français sont concernés, annonce la Cnil ce 7 février.

Avec de telles informations, les risques sont particulièrement élevés pour les assurés de Viamedis. Des personnes mal intentionnées pourraient notamment les utiliser pour envoyer de faux mails se faisant passer pour leur mutuelle et ainsi envoyer des liens malveillants pour voler des informations bancaires.

Risque d'usurpation

Mais aussi, plus grave: les numéros de sécurité sociale volés peuvent faire l'objet d'une usurpation d'identité.

"Il s'agit de données personnelles, mais surtout plus spécifiquement de données de santé, ce qui implique plus d'argent dans le cas de reventes sur le web. Il y a une vraie économie de la donnée en ligne, à la fois sur le dark web mais aussi sur l'internet classique", explique à Tech&Co Baptiste Robert, chercheur en cybersécurité.

Les numéros de sécurité sociale sont en effet une niche financière pour les escrocs. Ceux-ci peuvent être notamment revendus sur le web et être utilisés pour usurper l'identité de leur propriétaire, d'autant que les escrocs ont également récupéré des données permettant de les identifier.

"Se faire voler ce type de données est très problématique, car on ne peut malheureusement pas faire grand chose. Il est impossible de changer de numéro de sécurité sociale, et une fois que ces données sont dans la nature, on ne peut plus rien faire. En outre, pour la victime, la procédure dans le cas d'une usurpation d'identité est longue et complexe", continue le chercheur.

Pour l'heure, Viamedis n'a publié qu'un communiqué confirmant la fuite de données. Le nombre de victimes n'est pas connu, bien que l'entreprise soit en charge du tiers-payant de 20 millions d'assurés sociaux. Viamedis sera, dans tous les cas, dans l'obligation légale de prévenir les victimes dans le cas d'un vol.

Victoria Beurnez