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La Cnil sanctionne le loueur de voitures Ubeeqo pour avoir géolocalisé ses clients à leur insu

Le logo de l'entreprise Ubeqoo

Le logo de l'entreprise Ubeqoo - Ubeqoo

L'entreprise de location est notamment accusée d'avoir collecté des informations sur les véhicules en mouvement, sans prévenir les clients et sans respecter les délais de conservation de ces données.

La Cnil, gendarme de la vie privée des Français, a prononcé une amende de 175.000 euros à l'encontre du loueur de véhicules Ubeeqo (groupe Europcar) pour avoir géolocalisé ses clients "de manière quasi permanente", a-t-elle indiqué, jeudi 21 juillet, dans un communiqué.

Ubeeqo, spécialiste de la location courte durée à Paris et dans plusieurs grandes villes européennes, "collectait des données relatives à la géolocalisation du véhicule loué, tous les 500 mètres lorsque le véhicule était en mouvement, lorsque le moteur s'allumait et se coupait ou encore lorsque les portes s'ouvraient et se fermaient", a constaté la Cnil lors d'un contrôle.

"En outre, la société conservait un historique de certaines des données de géolocalisation collectées, pendant une durée excessive", allant jusqu'à plus de huit ans, a-t-elle précisé dans son communiqué.

Collecte non justifiée

Ubeeqo, société française fondée en 2008 et qui a rejoint le groupe Europcar en 2015, a fait valoir que ces données permettaient "d'assurer la maintenance et la performance du service" d'autopartage, de "retrouver le véhicule en cas de vol" et de "porter assistance aux clients en cas d'accident", selon la Cnil.

La Commission a considéré "qu'aucune de ces finalités ne justifie une collecte de données de géolocalisation aussi fine" et que la société Ubeeqo avait notamment manqué au "principe de minimisation des données" inscrit dans le RGPD, le règlement européen sur la protection des données.

En lien avec les autres autorités européennes de la protection des données, la formation restreinte de la Commission a décidé de sanctionner la société d'une amende de 175.000 euros, rendue publique.

Victoria Beurnez avec AFP