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Face à l'inflation, la police londonienne teste la reconnaissance faciale contre le vol à l'étalage

Douze magasins de la capitale britannique ont participé à la phase de test. Les enquêteurs approuvent cette technologie, critiquée par les défenseurs des libertés publiques.

La police de Londres a annoncé jeudi tester la technologie controversée de la reconnaissance faciale pour lutter contre les vols à l'étalage, qui se sont multipliés en raison de la grave crise du coût de la vie frappant le Royaume-Uni.

Pendant cette phase de test qui a débuté en octobre, douze commerces de la capitale ont fourni à la police les images de la trentaine de personnes venant le plus régulièrement voler dans leurs boutiques, prises par des caméras de vidéosurveillance ou des téléphones, a précisé un communiqué de la police.

"Révolutionner" les enquêtes

Les données biométriques associées à leurs visages, qui ont pu être recueillies même quand ces derniers étaient en partie couverts, ont été analysées par un nouveau logiciel qui les a comparées avec les photos des personnes placées en garde à vue. Sur les 302 voleurs, 149 étaient connus de la police.

"Les résultats que nous avons obtenus jusqu'à présent changent vraiment la donne. Cette utilisation de la reconnaissance faciale pourrait révolutionner la façon dont nous enquêtons et résolvons les crimes", a affirmé le chef de la police londonienne Mark Rowley, cité par le communiqué.

Après avoir ralenti pendant la pandémie de Covid-19, les vols à l'étalage se sont multipliés ces derniers mois, avec la crise du coût de la vie provoquée par l'envolée des prix des produits alimentaires notamment. Près de 50.000 vols ont été recensés à Londres l'an dernier par Scotland Yard, qui estime que cela représente seulement 5% à 10% des infractions réellement commises. 

Technologie critiquée

Plus généralement, les vols à l'étalage ont augmenté de 25% en Angleterre et au Pays de Galles entre juin 2022 et juin 2023, avec plus de 360.000 infractions, a indiqué jeudi le bureau des statistiques. 

Près de 90 chefs d'entreprises, dont celui du géant des supermarchés Tesco, des pharmacies Boots ou des librairies WH Smith ont écrit la semaine dernière à la ministre de l'Intérieur pour demander au gouvernement d'agir face aux criminels qui "dévalisent les magasins".

L'algorithme employé pour identifier ces voleurs est le même que celui qu'utilise la police pour sa technologie de reconnaissance faciale controversée, notamment lors du couronnement de Charles III en septembre.

Cette technologie est cependant critiquée comme intrusive par des organisations de défense des libertés indidivuelles, comme Liberty, pour qui "elle n'a pas sa place dans nos rues, dans nos magasins, ni dans aucun autre domaine de notre vie".

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably avec AFP Rédacteur en chef adjoint Tech & Co