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5G : des élus parisiens dénoncent le blocage de la mairie de Paris

Les enchères pour les fréquences 5G ont débuté le 29 septembre et sont désormais closes.

Les enchères pour les fréquences 5G ont débuté le 29 septembre et sont désormais closes. - Joel Saget

Le coup d’envoi officiel de la 5G a été donné le 18 novembre. Mais Paris, au même titre que plusieurs villes françaises, freinent des quatre fers face au déploiement de cette technologie.

Elle est officiellement lancée mais très rares sont les villes françaises à s'en emparer. Le coup d'envoi de la 5G, ce nouveau standard de téléphonie mobile aussi attendu que redouté, a été donné ce 18 novembre. À Paris, les opérateurs qui pourraient en théorie lancer leurs offres auprès des usagers comme des entreprises sont dans le flou. La ville n'a pas encore opté pour une doctrine claire en la matière, ce que regrettent plusieurs élus parisiens de la droite et du centre, dans une tribune relayée par Les Echos.

Menés par David Alphand, conseiller de Paris et vice-président délégué du groupe Changer Paris (LR, Centristes et Indépendants), ces mêmes élus reprochent à la mairie de sacrifier cette cinquième génération de réseaux mobiles pour mieux plaire aux élus écologistes de la majorité. Très concrètement, la mairie n'a pas exigé de moratoire, pourtant réclamé par ces mêmes élus, mais a indiqué lancer une consultation citoyenne, qui retarde le déploiement de la 5G.

Une consultation restreinte

Cette même consultation, envisagée fin septembre puis actée lors du Conseil de Paris d'octobre, a été suivie d'un silence radio de plusieurs semaines. Ce 20 novembre, les conseillers de Paris ont enfin été informés de son déroulement, pour un lancement entrepris le lendemain. En tout, ce sont seulement 80 personnes sélectionnées par la mairie de Paris qui seront, pour trois samedis consécutifs, chargées de discuter des utilisations souhaitables de la 5G à Paris et d'en définir des garde-fous.

"80 citoyens ont été recrutés selon la zone géographique, l’âge, la composition familiale et la CSP. Les zones géographiques concernées sont Paris Intramuros, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne. La parité a bien évidemment été respectée pour ce recrutement", peut-on ainsi lire dans ce mail transmis aux conseillers de Paris.

Pour la seconde session de cette consultation restreinte, le 28 novembre, les 80 citoyens seront répartis en groupes de travail de 16 personnes pour approfondir les grands thèmes définis autour de la 5G, au sein de 5 "salles virtuelles". Leurs recommandations finales seront dévoilées et soumises au vote le 5 décembre.

"L'éxécutif parisien s'était engagé à associer étroitement les groupes politiques et les élus de toutes tendances à cette réflexion, qui se déroule finalement en toute opacité", regrette David Alphand auprès de BFM Tech, en soulignant l'inquiétude actuelle des opérateurs et acteurs du secteur des télécoms face à l'incertitude qui plane autour de la 5G.

Paris représente un enjeu stratégique pour ces mêmes opérateurs. Elle devrait être l'une des premières grandes villes de France à être couverte, bien que partiellement dans un premier temps, en 5G. Des pré-déploiements sont déjà en cours, pour faire basculer certaines antennes 4G déjà implantées, notamment à La Défense, vers la 5G.

Des capteurs de mesure ont par ailleurs été installés à Paris par l'Agence nationale des fréquences (ANFR) pour surveiller "l'évolution" de l'exposition du public aux ondes, en prévision du lancement commercial du réseau mobile 5G.

La position de Paris sur le sujet ne devrait pas évoluer avant les 15, 16, 17 et 18 décembre, date du prochain Conseil municipal. En amont de cette prochaine échéance, les élus emmenés par David Alphand ont lancé une série d'auditions autour de la 5G. Leurs conclusions viendront nourrir la révision de la charte parisienne de la téléphonie mobile, pour mieux intégrer ce nouveau standard de téléphonie.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech